PARIS (Reuters) - Manuel Valls a estimé mardi qu'il était temps de "déchirer le voile" et de dénoncer la mascarade que représente à ses yeux le Front national pour que le pays ne se réveille pas "avec la gueule de bois" au lendemain des départementales fin mars.
Le Premier ministre répliquait à Marion Maréchal-Le Pen, députée du FN, qui lui reprochait d'un ton cinglant, lors des questions au gouvernement à l'Assemblée, de faire campagne au lieu de gérer le pays et de stigmatiser son parti.
Dans la matinée, la nièce de Marine Le Pen avait attaqué sur France Info le gouvernement et les "crapules" de l'UMP avec un vocabulaire digne de son grand-père, selon ses détracteurs.
"Je mènerai campagne toujours, quand il s'agit des valeurs de la France, de la République, je ne confonds pas les électeurs du Front national, je ne confonds pas les Français avec vous et je veux leur dire que vous les trompez", a répondu Manuel Valls.
"Il est temps que dans ce pays il y ait un débat, qu'on déchire le voile, la mascarade qui est la vôtre (...) Alors jusqu'au bout, je mènerai campagne pour vous stigmatiser et pour vous dire 'vous n'êtes ni la République, ni la France'".
Le Premier ministre, qui avait jugé dimanche possible une victoire de Marine Le Pen à la présidentielle de 2017, provoquant une polémique avec la droite et l'extrême droite, a assuré qu'il y avait des dizaines de candidats FN aux départementales à "tenir des propos antisémites, (...) racistes, (...) homophobes, (...) sexistes".
"Je ne veux pas que le 22 mars, ce pays, mon pays, la France, se réveille avec la gueule de bois", a-t-il lancé en citant la date du premier tour des départementales.
Interrogée sur France Info sur les dérapages de certains candidats FN, Marion Maréchal-Le Pen avait répondu en fustigeant les "crapules qui se présentent pour l'UMP".
Elle a également reproché à Manuel Valls d'avoir poussé l'Allemand Martin Schulz, président social-démocrate du Parlement de Strasbourg, à ouvrir une enquête sur les soupçons de fraude relatives aux conditions d'emploi de vingt assistants parlementaires du FN.
(Gérard Bon, édité par Yves Clarisse)