PARIS (Reuters) - La présidente du Rassemblement national, Marine Le Pen, a annoncé mercredi que son camp voterait "probablement" la loi "anti-casseurs" préparée par le gouvernement en réponse aux violences ayant émaillé les manifestations des "Gilets jaunes".
La commission des Lois de l'Assemblée a voté mercredi, en le modifiant substantiellement, le texte basé sur une proposition de loi du sénateur Les Républicains Bruno Retailleau votée en octobre dernier au Sénat.
Le texte, que ses détracteurs accusent d'être liberticide voire anticonstitutionnel, doit être débattu mardi prochain dans l'hémicycle.
"Oui, probablement on le votera, en assurant qu'il n'est pas utilisé pour être une entrave au droit de manifester pacifiquement dans ce pays", a déclaré Marine Le Pen à la presse à l'Assemblée nationale.
"C'est une loi qui va rajouter des possibilités contre les casseurs. On note qu'à chaque fois on a des textes supplémentaires qui ne sont en réalité jamais appliqués", a-t-elle aussi déclaré.
A la demande de la majorité, l'article 1 prévoyant la possibilité de créer un périmètre de sécurité aux abords des manifestations a été supprimé en commission des Lois, dans l'attente d'une nouvelle version.
L'article 2 relatif aux interdictions administratives de manifester et l'article 3 qui prévoit de créer un fichier des "casseurs" ont aussi fait l'objet de réserves, déjà exprimées mardi en présence du ministre de l'Intérieur, Christophe Castaner.
La création d'un fichier a été repoussée au profit d'une inscription provisoire des personnes interdites de manifestation au "fichier des personnes recherchées."
(Elizabeth Pineau, édité par Yves Clarisse)