PARIS (Reuters) - Martin Vial, le commissaire aux participations de l'Etat, a décidé de se mettre en retrait des sujets liés aux entreprises du secteur de la défense suite à la nomination jeudi de son épouse Florence Parly comme ministre des Armées, a-t-il déclaré lundi à Reuters.
Afin de couper court à tout risque de conflits d'intérêts potentiels, Martin Vial, qui dirige l'Agence des participations de l'Etat (APE) depuis août 2015, a également demandé à être remplacé au conseil d'administration de Thales (PA:TCFP) où il siège en tant que représentant de l'Etat.
Premier actionnaire de l'équipementier pour l'aérospatiale, la défense et la sécurité avec près de 26% du capital, l'Etat est aussi actionnaire de Safran (PA:SAF) et d'Airbus Group (PA:AIR) et contrôle DCNS et Nexter dans le secteur de l'aéronautique et de la défense.
"En tant que commissaire aux participations de l'Etat, je me suis déporté de tous les sujets concernant les entreprises de la défense du portefeuille de l'Agence des participations de l'Etat", a déclaré lundi Martin Vial dans un entretien avec Reuters.
"Je serai remplacé au sein du conseil d'administration de Thales en tant que représentant de l'Etat", a-t-il ajouté.
Les dossiers liés à la défense seront gérés par Lucie Muniesa, directrice générale adjointe de l'APE, et par l'équipe industrie.
L'entourage de la ministre des Armées a de son côté fait savoir que Florence Parly a aussi décidé de démissionner de ses fonctions d'administratrice chez Altran (PA:ALTT), Ingenico (PA:INGC) et Zodiac Aerospace (PA:ZODC).
Prié de dire s'il serait maintenu à son poste, Martin Vial a simplement rappelé que le gouvernement souhaitait passer en revue les postes de direction au sein de l'administration.
Dans une interview samedi au Figaro, Bruno Le Maire, le ministre de l'Economie et des Finances, a indiqué que le gouvernement avait décidé de mettre en place de nouveaux processus pour sélectionner les dirigeants des entreprises et de grandes entités publiques, avec recours à des cabinets de recrutement et des comités de sélection.
Des procédures sont actuellement en cours pour désigner les futurs dirigeants de la RATP et de l'Autorité des marchés financiers (AMF).
(Matthieu Protard, Mathieu Rosemain, Benjamin Mallet, John Irish, édité par Jean-Michel Belot)