ROME (Reuters) - Matteo Renzi devrait quitter ses fonctions de président du Conseil vendredi, a-t-on appris mercredi à Rome de source parlementaire, tandis que le président Sergio Matterella s'efforce d'éviter à l'Italie une crise politique majeure.
Le chef du gouvernement italien a annoncé sa démission lundi après la nette victoire du "non" au référendum organisé dimanche sur une réforme des institutions à laquelle il avait lié son avenir politique.
Sergio Mattarella lui a néanmoins demandé de rester en poste jusqu'à l'adoption du budget 2017, ce qui devrait intervenir mercredi.
On ignore les motifs du report à vendredi de la démission de Matteo Renzi, mais ils pourraient répondre à la volonté de Sergio Mattarella de ralentir le cours des événements et d'éviter de précipiter le pays dans la crise.
De source proche de la présidence, on rapportait mardi soir que Sergio Mattarella souhaitait qu'une nouvelle loi électorale soit adoptée avant la tenue d'élections anticipées, ce qui repousserait le scrutin au printemps.
D'après le calendrier électoral, les prochaines législatives sont prévues en 2018, mais les états-majors des différents partis politiques s'accordent sur la nécessité de hâter le processus et d'organiser le scrutin l'année prochaine.
Le Parti démocrate (PD) tente, lui, de définir sa stratégie. Matteo Renzi est toujours le chef de file de la formation de centre gauche, première force politique au Parlement, et il semble peu probable qu'un gouvernement émerge sans son aval.
Le PD projette de former un gouvernement d'union nationale incluant toutes les sensibilités de l'opposition, dit-on dans les milieux politiques. Si la formation d'un tel gouvernement se révèle impossible, le PD pèsera pour que des élections anticipées soient organisées au plus vite.
Mardi, le ministre de l'Infrastructure, Graziano Delrio, membre du PD et proche de Matteo Renzi, a exprimé sa préférence pour la constitution d'un gouvernement intérimaire chargé de modifier au plus vite la loi électorale afin que les législatives anticipées se tiennent au printemps.
Parallèlement aux efforts déployés en Italie pour éviter la crise institutionnelle, Rome s'efforce d'éviter la crise bancaire prédite par un certain nombre d'analystes.
Mercredi, le Mécanisme européen de stabilité (MES) a assuré n'avoir reçu aucune demande de financement de l'Italie ni discuté avec Rome d'un éventuel programme de soutien au secteur bancaire, démentant des informations parues dans La Stampa.
(Francesca Piscioneri et Steve Scherer, Nicolas Delame pour le service français, édité par Gilles Trequesser)