LA CIOTAT, Bouches-du-Rhône (Reuters) - Jean-Luc Mélenchon est venu vendredi apporter son soutien aux salariés de Gemalto (AS:GTO) à La Ciotat (Bouches-du-Rhône), l'un des trois sites français du groupe touchés par les suppressions de 288 postes annoncées par le spécialiste de la sécurité numérique.
"C'est un intérêt national qui est en jeu, à un moment où on se pose dans toute l'Europe la question de sécuriser les systèmes informatiques", a déclaré le leader de la France insoumise devant une centaine de salariés de l'entreprise.
Le député de Marseille a jugé "inacceptable" la mise en oeuvre du plan social, qui doit entraîner 128 départs sur les 750 postes du site de La Ciotat et 62 sur 900 sur le site voisin de Gémenos.
Ce plan a été confirmé après l'annonce, en décembre, d'un projet de rachat du groupe par Thalès, une opération qui devrait être bouclée au deuxième semestre.
"C'est une situation étrange que de voir des cadres de très haut niveau, qui sont le top de l'industrie et de l'économie, se retrouver dans la même situation qu'un manoeuvre qui perd son boulot parce qu'il est concurrencé par un chinois ou un indien", a dit Jean-Luc Mélenchon.
"Cela doit fonctionner comme une alerte car on voit que l'on peut aussi délocaliser ce qui est de très haut niveau, quitte à épuiser et à tuer la bête", a-t-il ajouté.
Selon les syndicalistes, les premières lettres de licenciement devraient partir début juin.
Gemalto a annoncé son intention de supprimer au total 288 postes en France, soit près de 10% de ses effectifs locaux, pour répondre à la baisse de la demande et des prix de vente sur ses deux marchés historiques, la carte SIM et la carte bancaire.
Un autre ancien candidat à l'élection présidentielle, Benoît Hamon, est attendu mardi à La Ciotat.
(Jean-François Rosnoblet, édité par Yann Le Guernigou)