AIX-LA-CHAPELLE, Allemagne (Reuters) - La nécessaire définition d'une doctrine d'exportation commune pour les armements que la France et l'Allemagne veulent concevoir ensemble suppose une évolution de la culture française en la matière, a estimé mardi Angela Merkel.
La chancelière allemande s'exprimait au côté du président français, Emmanuel Macron, après la signature d'un traité de convergence, qui prévoit parmi bien d'autres sujets que "les deux Etats élaboreront une approche commune en matière d’exportation d’armements en ce qui concerne les projets conjoints". La France et l'Allemagne veulent d'ores et déjà concevoir un avion de combat et un char communs.
Entre les deux pays, "peut-être que nous nous complétons puisque nous avons obtenu une réforme de l’Union économique et monétaire - mais c’est plus compliqué dans certains domaines en Allemagne qu’en France", a-t-elle déclaré lors d'un débat avec des citoyens, à Aix-la-Chapelle.
"Peut-être qu’à l’inverse, en France, ça pourra peut-être être plus compliqué de s’adapter en matière d’export d’armements", a ajouté Angela Merkel.
Cette question est actuellement discutée entre les exécutifs français et allemand - en particulier les ministères des Affaires étrangères et de la Défense, avait précisé une source à l'Elysée la semaine dernière.
Sur ce sujet, "la convergence (franco-allemande) est parfois plus difficile mais elle est nécessaire", a poursuivi Angela Merkel, car le nombre de systèmes d'armement en Europe est trop important et il n'est pas pertinent de proposer des avions de combat européens concurrents.
Interrogé sur cette même question, sensible en Allemagne, Emmanuel Macron a déclaré : "c’est vrai que nous n’avons pas la même politique et c’est un des points que nous avons beaucoup oeuvré à clarifier parce que s’il n’y a pas de véritable alignement entre nous, il ne peut pas y avoir de vraie industrie de défense entre nous".
(Jean-Baptiste Vey, édité par Yves Clarisse)