La Bourse de Paris a terminé sur une note stable lundi, tiraillée entre craintes sur la croissance mondiale et résultats d'entreprises supérieurs aux attentes aux Etats-Unis, tandis que le titre PSA a chuté de nouveau sur fond d'inquiétudes sur sa santé financière.
L'indice CAC 40 a cédé 0,03% à 3.179,90 points dans un volume d'échanges anémique de 1,759 milliard d'euros. Le titre du constructeur PSA Peugeot Citröen a dégringolé de 6,80% à 6,04 euros, atteignant un nouveau plus bas depuis la création de l'indice CAC 40 en 1987.
Sur les autres places européennes, Francfort a grignoté 0,13% et Londres a terminé à l'équilibre (-0,07%). L'indice Eurostoxx a reculé de 0,32%.
"La tendance est restée morose. Les craintes sur la croissance restent vives et l'atermoiement des responsables européens face à la crise n'est pas fait pour arranger les choses", souligne Renaud Murail, gérant d'actions chez Barclays Bourse.
Le Fonds monétaire international (FMI), qui avait relevé ses prévisions en avril, les a légèrement abaissées, invoquant de "nouveaux signes de faiblesse" notamment en zone euro et aux Etats-Unis.
Les déclarations d'Angela Merkel ce week-end ont aussi refroidi les investisseurs qui craignent une remise en question des avancées du dernier sommet européen.
La chancelière allemande a insisté sur la responsabilité des Etats même lorsque l'aide financière apportée par la zone euro à un pays est destinée à son seul secteur bancaire, comme c'est le cas avec l'Espagne.
"Or, pour nous la grande avancée du sommet de la fin juin était justement de séparer complètement risque bancaire et risque souverain. Cela ne semble pas aussi clair aujourd'hui", déplore M. Murail.
"Le retard dans la mise en place du nouveau fonds de secours européen (MES), même s'il était anticipé, renforce aussi ce climat d'incertitude", ajoute-t-il.
La Cour constitutionnelle allemande ne se prononcera que le 12 septembre sur ce mécanisme financier, retardant sa mise en place initialement prévue en juillet.
Outre-Atlantique, les statistiques mitigées ont peu joué. L'activité manufacturière de la région de New York s'accélère, mais les ventes au détail ont baissé en juin.
La publication de Citigroup a, en revanche, permis au marché parisien de limiter les dégâts. La banque américaine a annoncé un bénéfice net en baisse de 12% sur un an au deuxième trimestre, mais supérieur aux attentes.
Du côté des valeurs, PSA Peugeot Citröen a poursuivi sa dégringolade (-6,80% à 6,04 euros). Les investisseurs s'interrogent sur la situation financière du groupe et doutent de la mise en place du plan de restructuration annoncé la semaine dernière face aux critiques du gouvernement et des organisations syndicales.
"On ne voit pas comment le groupe va redresser la barre à court terme d'autant que les perspectives de l'ensemble du secteur automobile semblent se dégrader", a commenté un analyste parisien sous couvert d'anonymat.
Michelin, à l'inverse, a terminé en tête de la cote (+2,53% à 51,24 euros), bénéficiant notamment d'un relèvement de recommandation d'HSBC.
Alcatel-Lucent a perdu 4,06% à 1,13 euro, pâtissant des commentaires très prudents de l'éditeur britannique de logiciels pour entreprises Sage Group sur ses perspectives en Europe, a indiqué une source de marché.
Total (-0,07% à 36,01 euros) n'a pas été affecté par la dégradation de son titre de "conserver" à "acheter" auparavant par Société Générale.
Les bancaires ont vécu une nouvelle séance délicate, victimes des atermoiements des responsables européens. BNP Paribas a cédé 0,91% à 29,50 euros, Crédit Agricole 0,78% à 3,43 euros et Société Générale a terminé à l'équilibre à 17,18 euros.
Hors CAC 40, Areva (+7,45% à 11,76 euros) a signé la plus forte hausse du SBF 120, les investisseurs saluant la volonté du groupe nucléaire de se désendetter grâce à une cession au Canada et ne sanctionnant pas le nouveau retard dans l'EPR finlandais, largement intégré par le marché.