La Bourse de Paris a terminé vendredi sur une hausse timide (+0,10%) après une séance sans relief, marquée par le recul des valeurs bancaires, dans un marché surtout préoccupé par l'accélération de l'inflation dans le monde.
A la clôture, l'indice vedette a gagné modestement 4,09 points pour s'inscrire à 3.974,48 points.
Les autres places boursières européennes ont terminé sur une hausse un peu plus marquée que Paris: à Londres, le Footsie a pris 0,54% et à Francfort, le Dax a gagné 0,44%.
L'Eurostoxx 50 a terminé quasi stable (+0,05%) à 2.919,22 points.
L'indice parisien a peu évolué lors de cette séance, le marché se montrant prudent comme en témoigne d'ailleurs le niveau peu étoffé des transactions (3,5 milliards d'euros).
Deux grands thèmes ont retenu l'attention des opérateurs: la persistance des tensions sur les prix avec une résurgence de l'inflation en Chine, en Europe et aux Etats-Unis et les craintes sur la dette grecque. Deux thèmes qui ont pénalisé le secteur bancaire et ont tiré ces valeurs, qui pèsent à hauteur de quelque 15% dans l'indice parisien, vers le bas.
"On a un marché qui a terminé à l'équilibre après une séance dominée par les préoccupations sur les tensions inflationnistes", a résumé Guillaume Garabédian, gestionnaire de portefeuilles chez Meeschaert Gestion Privée.
"C'est la première concrétisation de la hausse des cours des matières premières", et ce thème pourrait continuer à prendre de l'importance au cours des prochaines séances, a-t-il ajouté.
Les derniers chiffres publiés montrent que l'inflation se propage dans le monde: en zone euro, elle a accéléré plus que prévu en mars à 2,7% sur un an, en Chine, elle a atteint 5,4% en mars, son plus haut niveau depuis juillet 2008 et, aux Etats-Unis, elle a progressé de 0,5%, comme en février, quand l'inflation sur un mois avait atteint son niveau le plus élevé depuis septembre 2008.
Les inquiétudes sur les dettes souveraines, notamment sur celle de la Grèce qui pourrait avoir besoin d'être restructurée, ont également pesé sur la confiance.
Mais, en milieu d'après-midi, deux indicateurs américains, meilleurs que prévu, ont redonné le moral aux opérateurs: l'annonce d'une hausse surprise de l'activité manufacturière en avril dans la région de New York et la progression de l'indice de confiance des consommateurs, publié par l'université du Michigan par rapport à la fin du mois de mars.
Les banques ont terminé dans le rouge: Natixis (-1,66% à 3,96 euros), Crédit Agricole (-1,87% à 11,25 euros), Société Générale (-0,90% à 45,22 euros) et BNP Paribas (-1,03% à 52,10 euros).
Renault s'inscrivait en tête des baisses du CAC 40 (-2,44% à 37,21 euros), affecté par des opérations d'arbitrage et par les incertitudes sur la direction du groupe après la démission de son numéro deux.
En recul également, Carrefour (-1,40% à 30,6 euros), les chiffres de ses ventes en Europe ayant déçu le marché. Le titre a été aussi pénalisé par l'abaissement de recommandation du courtier américain Jefferies à "conserver" contre "acheter" auparavant
Du côté des hausses, les valeurs défensives (peu sensibles à la conjoncture) gagnaient du terrain, à l'image de Sanofi-Aventis (+1,35% à 51,86 euros) et de L'Oréal (+1,97% à 83,89 euros).
Les équipementiers automobiles profitaient d'arbitrage en leur faveur, notamment Faurecia (+2,15% à 24,95 euros), Michelin (+1,74% à 60,66 euros)