PARIS (Reuters) - Nicolas Hulot s'est défendu lundi de faire du chantage à la démission et d'avoir vécu des "renoncements" depuis son arrivée au gouvernement, même si, a-t-il précisé, parfois "ça frotte un peu", notamment avec son alter ego à l'Agriculture.
"Globalement (...), ça se passe plutôt pas trop mal", a déclaré le ministère de la Transition écologique lors de la présentation de ses voeux aux journalistes.
Depuis sa nomination, la presse a régulièrement relayé des rumeurs selon lesquelles Nicolas Hulot aurait menacé Edouard Philippe et Emmanuel Macron de démissionner s'il n'obtenait pas gain de cause sur certains dossiers, notamment celui de l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes (Loire-Atlantique).
Nicolas Hulot était un opposant notoire à ce projet, sur lequel le gouvernement a fait une croix la semaine dernière.
Le ministre au passé de militant a par ailleurs été présenté comme le perdant de l'arbitrage sur l'énergie, l'exécutif ayant renoncé à l'ambition de ramener à 50% la part du nucléaire dans la production d'électricité en 2025 au plus tard.
"Que j'aie des déconvenues, que j'aie de l'impatience, que j'aie même parfois des éruptions de colère, je pense que chacun peut le comprendre dès lors que vous avez une conscience aiguë qu'on est dans une situation très délicate", a-t-il dit à la presse.
Et "il n'y a pas eu de renoncement de ma part", a-t-il encore assuré. "Il pourra y en avoir, peut-être, mais je ne peux pas à chaque fois que quelque chose ne semble pas aller assez vite dire 'je m'en vais', je ne pense pas que ce soit une attitude responsable."
Il a cependant admis avoir parfois "marqué une forme d'impatience", comme à la fin des états généraux de l'alimentation, en décembre, un processus qui a selon lui donné de premiers résultats peu satisfaisants.
Nicolas Hulot a également démenti la rumeur présentant ses relations avec Stéphane Travert comme délétères en raison de leurs divergences sur certains sujets, à commencer par celui du glyphosate, un herbicide aux effets sanitaires controversés mais jugé pour le moment indispensable par les cultivateurs.
Parfois "ça frotte un peu", a déclaré l'ex-animateur de télévision, qui a récemment dîné avec le ministre de l'Agriculture. "C'est normal. Lui a probablement cette pression du court terme (...) et elle n'est pas abstraite, elle n'est pas infondée, et moi j'ai cette vision de long terme."
En 2018, le ministre de la Transition écologique travaillera principalement à la programmation pluriannuelle de l'énergie (PPE), un chantier majeur qui permettra d'avoir une meilleure idée des ambitions de l'exécutif en la matière.
(Simon Carraud, édité par Yves Clarisse)