PARIS (Reuters) - Plus de deux millions de voyageurs ont emprunté les lignes d'autocar libéralisées en France au troisième trimestre, les "autocars Macron" connaissant un taux de remplissage record au cours de l'été, selon des données publiées lundi par l'Arafer, l'Autorité de régulation des transports ferroviaires et routiers.
Avec 2,16 millions de passagers entre le 1er juillet et le 30 septembre, la fréquentation a bondi de 29% par rapport au deuxième trimestre 2017 mais elle n'a progressé que de 8% par rapport au troisième trimestre 2016.
"Cette faible progression d'une saison estivale à l'autre peut s'expliquer par le recul des trajets entre Paris et les villes de province", précise l'Arafer dans son communiqué en évoquant une diminution de 10%, la baisse atteignant même 15% sur les trajets en concurrence avec le TGV.
Pour la première fois depuis l'ouverture du marché mi-2015, l'Arafer a constaté une fréquentation plus forte sur les liaisons transversales (51%) que sur les trajets reliant Paris aux villes de province (49%), notamment sous l'effet du développement des liaisons entre villes de province ou vers les aéroports.
L'offre continue de progresser, avec 40 nouvelles villes desservies par autocar (soit 270 au total). Les trois opérateurs ont adopté une démarche différente: Ouibus a adapté son offre à la demande saisonnière avec une desserte renforcée du littoral pendant l'été, Flixbus a développé son maillage territorial sans miser sur les pics saisonniers, tandis que l'offre d'Isilines-Eurolines est restée stable par rapport au deuxième trimestre, note l'Arafer.
LA LIBÉRALISATION EST UN SUCCÈS POUR L'ARAFER
Ces évolutions s'accompagnant d'un renforcement du nombre de départs quotidiens proposés par les trois principaux opérateurs, au total, l'Arafer a recensé 1.603 liaisons au troisième trimestre, soit 303 de plus qu'au trimestre précédent (+23%).
Le troisième trimestre a été marqué par l'arrivée de trois nouveaux opérateurs sur le marché - dont l'un à La Réunion, le premier opérateur actif dans les territoires ultramarins - portant à dix le nombre total d'intervenants.
Au-delà des trois principaux opérateurs disposant d'un réseau national, qui représentent 87% de l'offre, les sept autres sont actifs à l'échelle régionale et sont majoritairement spécialisés dans la desserte d'aéroports ou de gares TGV, dont certaines étaient auparavant exploitées dans le cadre de contrats de service public, souligne l'Arafer.
Avec la poursuite de la rationalisation de l'offre, le taux d'occupation moyen des véhicules s'est établi à 56,2% au troisième trimestre (contre près de 45% au deuxième trimestre), son plus haut niveau depuis l'ouverture du marché, observe l'Arafer.
La recette moyenne par passager s'inscrit en légère hausse, à 15,9 euros hors taxe contre 15,4 euros au deuxième trimestre, pour un trajet moyen quasi inchangé (325 km en moyenne contre 322 km).
Au 30 septembre, le secteur employait 2.282 personnes en équivalents temps plein, soit 116 emplois supplémentaires par rapport au deuxième trimestre (+5,3%).
"Du point de vue du régulateur, tel qu'on peut le percevoir au niveau statistique, l'ouverture à la concurrence est un succès", a déclaré Thomas Pertuiset, directeur du transport routier de voyageurs et des autoroutes à l'Arafer, lors d'un atelier organisé lundi après-midi à Bercy sur ce thème.
"Le marché s'est bien développé et continue" à le faire, a-t-il ajouté en précisant que le nombre de passagers transportés "devrait atteindre sans les dépasser les 7 millions en 2017".
(Myriam Rivet, édité par Yves Clarisse)