WASHINGTON (Reuters) - Le président américain Donald Trump a signé lundi un décret imposant des sanctions sur tous les biens et intérêts aux Etats-Unis du gouvernement vénézuélien, augmentant la pression sur le président socialiste en exercice Nicolas Maduro dont Washington ne reconnaît pas la légitimité.
Il s'agit à ce jour des sanctions les plus importantes contre Caracas décidées par l'administration américaine, qui a ciblé par le passé la compagnie pétrolière publique PDVSA et plusieurs dizaines de représentants et d'entités vénézuéliens.
Le décret signé par Donald Trump empêche les sociétés américaines de commercer avec le gouvernement de Maduro, tout en ouvrant la voie à de possibles sanctions contre les firmes ou individus étrangers qui contribuent à des échanges commerciaux avec le Venezuela.
Ce point a été souligné mardi par le conseiller à la sécurité nationale de la Maison blanche John Bolton lors d'un sommet sur le Venezuela organisé à Lima, la capitale du Pérou.
Bolton a confirmé que les Etats-Unis pouvaient désormais cibler et sanctionner quiconque soutenait le gouvernement Maduro, y compris des entités ou ressortissants étrangers.
"Nous envoyons un signal aux parties tierces qui veulent faire des affaires avec le régime Maduro: soyez extrêmement prudents", a averti Bolton. "Le temps du dialogue est terminé. Il est temps d'agir maintenant", a ajouté le conseiller de Donald Trump, invitant notamment Moscou à cesser de soutenir le président vénézuélien.
Le nouveau décret, a déclaré Bolton, forcera les pays et les entreprises à choisir entre les Etats-Unis et le Venezuela.
"Tous les biens et les intérêts du gouvernement du Venezuela se trouvant aux Etats-Unis (...) sont bloqués et ne peuvent pas être transférés, payés, exportés, retirés ou utilisés d'une quelconque manière", précise le texte du décret diffusé par la Maison blanche.
L'administration américaine, qui a reconnu le chef de file de l'opposition - président autoproclamé depuis janvier - Juan Guaido comme chef d'Etat légitime, a engagé une campagne de pression contre Caracas dans le but de chasser Nicolas Maduro du pouvoir.
Le président Maduro, qui a l'appui de la Chine et de la Russie, conserve dans son pays le soutien de l'armée et d'autres institutions. Il considère Juan Guaido comme un laquais des Etats-Unis.
Donald Trump a déclaré la semaine dernière qu'il envisageait de placer le Venezuela en "quarantaine", sans donner plus de détails, une annonce survenue alors que les différents trains de sanctions imposées par Washington n'ont pas permis de provoquer la chute de Nicolas Maduro.
Des entreprises russes et chinoises font partie de celles qui continuent à commercer de manière importante au Venezuela, membre de l'Opep.
(Makini Brice, Eric Beech, Matt Spetalnick et Roberta Rampton, avec Angus Berwick à Caracas et Mitra Taj à Lima; Jean Terzian et Jean-Stéphane Brosse pour le service français)