BRUXELLES (Reuters) - Pierre Moscovici, candidat désigné au poste de commissaire européen aux Affaires économiques et financières, assure qu'il n'accordera à la France aucun traitement de faveur si elle ne se soumet pas aux règles budgétaires de l'Union.
L'ancien ministre français des Finances s'engage, dans une réponse écrite adressée aux députés européens devant approuver sa nomination, à appliquer les mêmes règles à tous ceux qui refuseraient de se soumettre à la discipline budgétaire imposée par Bruxelles.
"Je n'hésiterai pas à accélérer la procédure à l'encontre de tout pays qui ne prendrait pas les mesures nécessaires et j'appliquerai le même traitement à tous, grands et petits, en évaluant chacun selon son propre mérite, sans aucune exception", écrit-il.
"C'est une question de crédibilité, non seulement pour la Commission et pour le commissaire compétent mais pour l'ensemble de la zone euro", ajoute-t-il.
L'ancien ministre socialiste a été malmené la semaine dernière lors de son audition par les députés européens et a dû les assurer qu'il traiterait la France, considérée par beaucoup comme l'un des mauvais élèves de la zone euro, avec la même sévérité que les autres pays.
Les ministres des Finances de l'UE ont donné l'an dernier à la France jusqu'à 2015 pour ramener son déficit sous les 3% de produit intérieur brut, lui accordant ainsi un délai supplémentaire de deux ans.
Paris a depuis irrité Bruxelles en expliquant le mois dernier, lors de la présentation du projet de budget 2015, qu'elle ne pourrait pas atteindre l'objectif des 3% avant 2017.
Le collège désigné pour siéger autour du président de la future Commission européenne, Jean-Claude Juncker, doit être approuvé en bloc le 22 octobre pour une entrée en fonctions le 1er novembre.
(Jan Strupczewski; Patrick Vignal pour le service français, édité par Véronique Tison)