PARIS (Reuters) - Nicolas Sarkozy a cherché à rassembler samedi une UMP divisée sur l'attitude à adopter face au Front national en attaquant le FN et le Parti socialiste, les réformes du ministre de l'Economie, Emmanuel Macron, et les codes du travail, des impôts, de l'urbanisme et du logement.
Lors du conseil national du parti qu'il préside, à Paris, l'ancien chef de l'Etat a donné pour consigne d'afficher une unité, tout en reconnaissant les désaccords. "On donne le sentiment qu'on est une famille indestructible parce qu'unie", a-t-il demandé.
Alain Juppé, potentiel rival de Nicolas Sarkozy dans la course à l'élection présidentielle de 2017, a évoqué clairement les tensions au sein du parti. "Si vous voulez me siffler, sifflez moi !", a-t-il dit, une allusion aux huées à son encontre lors d'un meeting de Nicolas Sarkozy en novembre à Bordeaux.
L'ancien Premier ministre a encore fait entendre sa différence cette semaine en contestant la ligne du "ni-ni" adoptée par le bureau politique de l'UMP pour le second tour de l'élection législative partielle dans le Doubs qui oppose dimanche le PS au FN, en appelant à faire échec au Front national.
"Alain ne te trompe pas : jamais je ne chercherai à copier des gens pour qui je n'ai pas de respect, je pense aux dirigeants du Front national", a déclaré Nicolas Sarkozy.
Ce conseil national de l'UMP, "on voulait en faire la journée de nos divisions sur le Front national", a-t-il poursuivi, en attaquant les adversaires de son parti.
"NOUS AURONS DES DÉSACCORDS"
"Je n'ai pas l'intention de prendre des leçons en la matière car je veux combattre, et le Front national et ceux qui font monter le Front national", a-t-il déclaré, demandant spécifiquement à François Hollande "de la pudeur" sur le sujet.
L'ancien président de la République a assuré que l'UMP aurait à trancher des questions difficiles sur la politique d'immigration, l'islam, l'assimilation ou encore l'intégration.
"Nous aurons des désaccords mais je ne veux pas de faux débats", a-t-il dit.
Il a attaqué la "tyrannie administrative" et, citant les codes du travail, des impôts, de l'urbanisme et du logement, il a déclaré : "Je ne pense pas qu'il faut les alléger, je pense qu'il faut les réécrire de fond en comble".
"De la même façon pour Schengen, c'est un point peut-être de désaccord que nous avons, je ne crois pas à la possibilité de modifier Schengen en restant dans le système de Schengen", a-t-il dit.
Nicolas Sarkozy a raillé le projet de loi défendu par Emmanuel Macron à l'Assemblée nationale, ainsi que son auteur.
"Il est bien sympathique ce monsieur Macron, je n'ai jamais vu quelqu'un qui battait sa coulpe aussi régulièrement que lui", a-t-il dit, accusant le gouvernement de s'en prendre aux notaires, aux huissiers et aux avocats mais pas à la CGT et à l'absentéisme des fonctionnaires.
(Jean-Baptiste Vey)