TOULOUSE (Reuters) - Le tribunal administratif de Paris a rejeté mercredi le recours pour excès de pouvoir contre la décision de privatisation de l'aéroport de Toulouse déposé par le collectif unitaire des opposants à cette cession.
"Notre requête est rejetée car on nous reproche de ne pas apporter la preuve de nos arguments", a souligné dans un communiqué de presse Christophe Lèguevaques, l’avocat du collectif. "Et pour cause, depuis le début de cette procédure, l'Etat refuse catégoriquement de nous communiquer des documents utiles à la manifestation de la vérité et continue à dissimuler volontairement des pièces essentielles."
Il a dit envisager d’interjeter appel et d'aller devant la Cour européenne des droits de l'homme, à Strasbourg.
Les opposants à la cession de l’aéroport toulousain envisagent une demande de nullité du pacte d’actionnaires entre l’Etat et l’actionnaire chinois, et dénoncent les perspectives de croissance de Casil Europe qui vont selon eux être source de nuisances supplémentaires pour les riverains.
La vente pour 308 millions d'euros de 49,99% des parts de l'Etat à la société Casil Europe (Chinese Airport Synergy Investment Limited) a été annoncée le 17 avril 2015.
La société Casil Europe dispose d'une option de vente après trois ans des 10,01% restant encore entre les mains de l'Etat.
Les prévisions de Casil Europe pour le quatrième aéroport de province français avec plus de 7,5 millions de passagers en 2014, un chiffre d'affaires de 120 millions d'euros pour 10,6 millions d'euros de résultat net, sont de 18 millions de passagers à l'horizon 2046.
Les actionnaires chinois veulent faire de la plate-forme toulousaine un hub international avec l'ouverture de liaisons directes vers de nouveaux marchés européens et internationaux d'Asie, d'Amérique et du Moyen-Orient. Ils ont en outre programmé 850 millions d'investissement sur la durée de la concession, jusqu'en 2046.
(Julie Rimbert, édité par Yves Clarisse)