L'activité hôtelière en France a plutôt stagné en 2013, avec des prix élevés et une fréquentation en légère baisse, avec des situations contrastées entre Paris la locomotive et la province au ralenti, et le secteur devrait se reprendre légèrement en 2014.
La situation n'est certes "pas catastrophique" mais il y aurait nécessité à avoir "un plan de relance de l'hôtellerie", a assuré jeudi le PDG du cabinet spécialisé MKG, Georges Panayotis, lors de la présentation du bilan annuel.
Selon lui, 2013 a été une année "en tôle ondulée", avec un recul en début d'année et à la rentrée. "La courbe est sinusoïdale et cela montre que le marché n'est pas structuré", a insisté M. Panayotis.
Principal indicateur du secteur, le RevPAR (revenu par chambre disponible qui combine le prix effectivement payé et le taux d'occupation) est en légère baisse de 0,7% sur 2013, avec un prix moyen en baisse de 0,4%, ainsi qu'un taux d'occupation en recul de 0,2 point.
"On ne pouvait pas prétendre faire mieux pour 2013 mais cette baisse de 0,7% est un chiffre inquiétant", a regretté le PDG, qui prévoit une année 2014 "meilleure", sans pouvoir à cette date donner de chiffres.
De son côté, Philippe Gauguier, directeur du conseil hôtelier au cabinet Deloitte, estime que 2014 va connaître "une reprise qui sera lente", sans toutefois se dire "inquiet".
En revanche, cette reprise sera "en partie gommée par la hausse de la TVA. Les 3 points de hausse de TVA ne seront pas facile à digérer", prévient-il.
Selon un sondage réalisé en 2013 pour MKG, "52% des hôteliers répercuteront entièrement" la hausse de cette taxe. "11%" disent ne pas la répercuter "du tout".
Le milieu de gamme se maintient le mieux en 2013
En 2013, les établissements de milieu de gamme se sont le mieux maintenus. Ils enregistrent une légère hausse de 0,4% pour le RevPAR, à 66,8 euros et un prix moyen à 104,3 euros (-0,4%). "Cela concerne les hôtels trois ou quatre étoiles, où il y a eu le plus de rénovation", souligne le PDG de MKG.
En revanche, le haut de gamme est le secteur qui a le plus reculé en 2013. Le RevPAR pour ce segment est en baisse de 0,9%, à 136,7 euros. "La situation y est plus critique à cause des prix qui restent élevés et la spéculation immobilière forte", ajoute M. Panayotis.
Pour ce secteur, le prix moyen s'élève à 197,1 euros, en baisse de 0,5% et le taux d'occupation s'établit à 69,4% (-0,3%).
Paris est touché par ce recul du haut de gamme mais reste la locomotive du secteur, avec un taux d'occupation de 82,3%, un "record mondial". Le taux d'occupation est de 76% pour Paris et son agglomération.
Les taux d'occupation reculent dans toutes les catégories pour s'inscrire à 65,3% au total, selon cette étude qui se concentre sur les performances de l'hôtellerie de chaînes.
En province, la situation est plus complexe.
L'évolution du RevPAR des grandes agglomérations comme Nice, Bordeaux, Lyon ou Marseille oscille entre 1% et plus de 5%. Les deux villes qui tirent leur épingle du jeu sont Strasbourg (5%) et Marseille (5,6%). Les taux d'occupation y sont respectivement de 65,9% et 66%.
La ville de Lille enregistre elle un taux d'occupation de 60,4%, en baisse de 2,7%. Toulouse et Nice qui enregistre des taux d'occupation de 61,8% et 61,3%, sont également loin derrière les grandes villes.
"L’écart se creuse entre ces villes et le reste de la province. Il y a une réelle prime à l'attractivité des grandes villes", constate M. Panayotis.