ABUJA (Reuters) - L'élection présidentielle qui devait avoir lieu au Nigeria le 14 février a été reportée de six semaines, au 28 mars, en raison de l'insécurité liée à l'insurrection des islamistes du groupe Boko Haram, a annoncé le président de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni).
"La commission ne peut pas écarter à la légère les conseils des responsables de la sécurité nationale", a expliqué samedi à la presse le président de la Ceni, Attahiru Jega. "Appeler les électeurs à exercer leurs droits démocratiques dans une situation où leur sécurité ne peut pas être assurée est une lourde responsabilité", a-t-il ajouté.
L'élection présidentielle a été par conséquent reprogrammée le 28 mars; les élections pour le renouvellement des postes de gouverneur et des assemblées locales se tiendront le 11 avril.
Ce report pourrait susciter la colère de l'opposition, qui ne voulait pas en entendre parler.
L'élection présidentielle mettra aux prises le président sortant, Goodluck Jonathan, candidat du Parti démocratique du peuple (PDP), à un ancien chef de la junte militaire, Muhammadu Buhari, du Congrès du progrès (APC). Ce scrutin pourrait être le plus serré depuis la fin du régime militaire, en 1999.
Le président de la commission électorale a dit avoir reçu une lettre du conseiller national à la sécurité expliquant que les opérations militaires en cours dans le nord-est du pays, où les forces de sécurité combattent Boko Haram, ne permettraient pas d'assurer la sécurité des opérations électorales.
Le PDP de Jonathan pressait lui aussi la commission de reporter le scrutin. L'opposition estime au contraire que les combats contre Boko Haram ne sont qu'un prétexte et que le camp du président sortant cherche à gagner du temps.
(Julia Payne, Pierre Sérisier et Henri-Pierre André pour le service français)