par Angeliki Koutantou et Lefteris Papadimas
ATHENES (Reuters) - La Grèce et ses créanciers sont tombés d'accord sur une série de mesures de réformes, ce qui permettra à Athènes d'obtenir le versement d'une tranche d'un milliard d'euros dans le cadre du plan d'aide international octroyé au pays, a annoncé vendredi le ministre des Finances Euclid Tsakalotos.
L'accord porte sur la structure d'un nouveau fonds de privatisation, sur les modalités de la restructuration du secteur public de l'électricité et sur la manière d'ouvrir le marché de créances douteuses, a-t-il précisé, ajoutant que le Parlement se prononcera mardi sur le texte.
Des représentants de la Commission européenne, du Fonds monétaire international (FMI), de la Banque centrale européenne (BCE) et du Mécanisme européen de stabilité (MES) étaient à Athènes pour finaliser l'accord.
Les discussions ont permis d'aboutir à un accord sur la structure d'un nouveau fonds de privatisation, dont les revenus seront alloués au soutien à l'investissement et au remboursement d'une partie de la dette publique.
"Le nouveau fonds sera doté d'un conseil de surveillance, qui sera nommé par le gouvernement et les créanciers", a déclaré une source gouvernementale à Reuters.
Athènes nommera trois membres du conseil de surveillance et les créanciers les deux autres mais chacune des deux parties disposera d'un droit de veto, a-t-elle précisé.
Le conseil de surveillance nommera l'équipe de direction du fonds, qui regroupera l'agence de privatisation actuelle (HRADF), le fonds de soutien au secteur bancaire grec, des actifs immobiliers et les participations de l'Etat dans des entreprises publiques, a-t-elle ajouté.
Le gouvernement dirigé par Alexis Tsipras veut accélérer les discussions afin d'ouvrir la voie à des négociations sur un allégement du fardeau de la dette et de convaincre l'opinion publique grecque que les sacrifices consentis ces dernières années portent leurs fruits.
49% DU CAPITAL D'ADMIE VENDUS
Athènes et ses créanciers se sont par ailleurs entendus sur l'acquisition par l'Etat d'au moins 51% du capital d'ADMIE, l'opérateur du réseau électrique grec, pour l'instant filiale à 100% de la compagnie d'électricité PPC.
Le reste du capital d'ADMIE est appelé à être cédé au privé, a dit un responsable du ministère de l'Energie.
PPC est elle-même contrôlée à 51% par l'Etat.
Le gouvernement Tsipras avait interrompu la procédure de vente de 66% d'ADMIE après avoir remporté les élections en janvier. Il avait ensuite accepté, dans le cadre de l'accord de renflouement conclu cet été, de relancer la procédure ou de trouver un autre moyen de libéraliser le marché de l'électricité.
Une participation de 20% du capital d'ADMIE sera vendue à un investisseur privé et 29% supplémentaires seront placés en Bourse d'Athènes, a précisé le haut fonctionnaire du ministère de l'Energie.
ADMIE est valorisé actuellement à 900 millions d'euros environ et Athènes va lancer une procédure d'évaluation indépendante, afin de déterminer le prix à verser à PPC. On ignore pour l'instant comment l'Etat financera l'opération.
Après cet accord, la Grèce devra encore lancer d'autres mesures de réformes, dont une vaste restructuration de son système de retraites, afin d'arriver à la conclusion du premier examen par ses créanciers des conditions attachées au plan d'aide et espérer ainsi pouvoir ouvrir des discussions sur un allégement de la dette.
(avec Lefteris Papadimas; Wilfrid Exbrayat pour le service français, édité par Benoît Van Overstraeten)