PARIS (Reuters) - Christophe Rocancourt, "l'escroc des stars" impliqué dans le dossier qui a provoqué la chute du patron de la police judiciaire de Paris, a été mis en examen vendredi dans l'enquête sur le vol de cocaïne à la PJ, a-t-on appris de source judiciaire.
Christophe Rocancourt était en contact en prison avec Jonathan Guyot, l'ex-membre de la brigade des stupéfiants soupçonné d'avoir dérobé la drogue.
Il a été mis en examen pour blanchiment de trafic de stupéfiants et complicité de recel de détournement ou de soustraction de biens par personne dépositaire de l'autorité publique.
Mon client "nie toute implication dans cette affaire", a déclaré à Reuters son avocat, Me Jérôme Boursican.
Dix personnes, dont sept policiers, sont désormais mises en examen dans l'enquête sur les 52 kilos de cocaïne dérobés dans l'armoire des scellés de la brigade des stupéfiants et qui n'ont jamais été retrouvés.
Christophe Rocancourt, qui est incarcéré à la maison d'arrêt de Fleury-Mérogis (Essonne) dans le cadre de l'affaire qui a coûté son poste au patron de la PJ, y aurait rencontré Jonathan Guyot, le brigadier suspecté d'avoir dérobé la drogue.
Il aurait demandé lors d'un parloir à l'un de ses proches de se mettre en relation avec le frère du policier, Donovan Guyot, pour récupérer une somme d'argent qui lui était due.
Les deux hommes se seraient rendus près du lac de Créteil (Val-de-Marne) où Donovan Guyot aurait cherché sans succès dans l'eau glaciale un sac contenant 150.000 euros.
En revanche, le frère du policier aurait retrouvé non loin un second sac contenant 50.000 euros et qu'il aurait remis au proche de Christophe Rocancourt, précise Le Parisien. Une partie de cette somme aurait été remise à la compagne de l'aventurier.
Les enquêteurs n'ont pas établi pour le moment si les sommes évoquées proviennent du vol de cocaïne à la PJ, dont la valeur est estimée à 2 millions d'euros.
Le directeur de la police judiciaire parisienne, Bernard Petit, a été mis en examen jeudi soir pour violation du secret de l'instruction et placé sous contrôle judiciaire avec interdiction d'exercer ses fonctions.
Il est soupçonné, comme deux autres policiers également mis en examen, d'avoir transmis au fondateur du GIGN Christian Prouteau des informations sur l'enquête dont il est l'objet dans un dossier de trafic d'influence visant Christophe Rocancourt, mêlé à plusieurs affaires aux Etats-Unis et en France.
(Gérard Bon, édité par Yves Clarisse et Emmanuel Jarry) 2015-02-06T170312Z_1007180002_LYNXMPEB150NV_RTROPTP_1_OFRTP-FRANCE-POLICE-JUSTICE.JPG