Les coûts d'exploitation du gaz de schiste au Royaume-Uni seront "50 à 100%" plus élevés qu'aux Etats-Unis, en raison notamment d'une industrie du forage moins développée et du prix plus élevé des terrains, selon une étude présentée jeudi.
Le gaz de schiste y a "un potentiel significatif" mais son exploitation ne devrait pas entraîner une chute de la facture d'énergie britannique comme cela a été le cas outre-Atlantique, selon Bloomberg New Energy Finance (BNEF), branche de l'agence financière spécialisée dans les études énergétiques.
Selon les estimations de BNEF, le coût de revient des gisements britanniques devrait être compris entre 7 et 12 dollars par million de BTU, l'unité de référence des marchés gaziers, ce qui est relativement proche des prix de marché européens actuels, d'environ 10-11 dollars.
Aux Etats-Unis, le coût de revient des gisements est davantage situé entre 4 et 5 dollars, même s'il peut descendre jusqu'à 2 dollars sur certains gisements, selon des données présentés par BNEF à Paris.
Même si les conditions géologiques d'exploitation étaient aussi bonnes au Royaume-Uni qu'aux Etats-Unis --ce qui reste à prouver, la prospection en étant encore à un stade préliminaire-- d'autres facteurs alourdissent la facture.
Ces facteurs incluent "une disponibilité limitée de fournisseurs de service de forage au Royaume-Uni, des coûts d'acquisition plus élevés et le manque d'infrastructure gazière", en l'occurrence de gazoducs, selon BNEF.
"Dans le Lancashire, vous ne pouvez pas passer un simple coup de téléphone pour faire venir une plateforme de forage, comme dans l'Oklahoma", a souligné le directeur général de BNEF, Michael Liebreich, lors d'une conférence de presse à Paris.
La densité de population britannique pose également d'importants problèmes d'acceptation locale, dans un pays où même les parcs d'éoliennes terrestres peinent à voir le jour.
Malgré des manifestations d'opposants inquiets de l'impact environnemental, le gouvernement britannique de David Cameron a affiché son soutien à l'exploitation des gaz de schiste, alors que les gisements britanniques en mer du Nord déclinent rapidement et que le pays est importateur de gaz depuis 2005.