NANTES (Reuters) - Les ruptures de stock se sont multipliées jeudi dans les stations-service de l'ouest de la France, le blocage de la raffinerie Total (PA:TOTF) de Donges (Loire-Atlantique) et du dépôt pétrolier de Vern-sur-Seiche (Ille-et-Vilaine) entraînant un "mouvement de panique" chez les automobilistes.
Total a recensé "des perturbations localisées" et "quelques difficultés d'approvisionnement" dans les régions Bretagne, Pays-de-la-Loire et Normandie, où près d'une station-service sur cinq est en rupture de stock.
"Nos raffineries fonctionnent pour le moment normalement, même si compte tenu du contexte nous pouvons faire face à certains endroits à des blocages d'expédition", a indiqué à Reuters un porte-parole du groupe pétrolier.
Une assemblée générale aura lieu vendredi midi dans la raffinerie de Donges pour voir si les salariés en grève prolongent l'arrêt des installations de "72 heures, voire davantage", selon un représentant local de la CGT.
"Il y a un mouvement de panique : les gens viennent faire le plein, de peur que la situation ne perdure", constate l'employé d'une station-service Total de l'agglomération nantaise, qui réserve désormais son carburant aux "véhicules prioritaires" (forces de l'ordre, ambulances…).
"Ce ne sont pas forcément des gens qui travaillent : on a beaucoup de retraités", observe de son côté une salariée d'un supermarché nantais, dont la station-service est en rupture de stock depuis ce jeudi midi, bien qu'elle ait été réapprovisionnée la veille.
Dans le Calvados, le préfet a évoqué la possibilité de mettre en place une "cellule de veille" ce week-end, bien que les dépôts pétroliers normands fonctionnent "normalement".
"Les pénuries en carburant peuvent certainement s'expliquer par des achats de précaution de consommateurs craignant une réelle interruption de la distribution", écrivent les services de l'État sur leur page Facebook (NASDAQ:FB).
(Guillaume Frouin, avec Bate Felix à Paris, édité par Yves Clarisse)