(Reuters) - Les compagnies aériennes devront appliquer à partir de jeudi de nouvelles mesures de sécurité incluant une fouille plus poussée des passagers sur tous les vols à destination des Etats-Unis si elles veulent éviter l'interdiction des ordinateurs portables en cabine.
Les compagnies contactées par Reuters ont confirmé que ces mesures, dont un interrogatoire des voyageurs, seront mises en place dès jeudi.
Elles s'appliqueront chaque jour à quelque 325.000 passagers arrivant aux Etats-Unis à bord de 2.000 vols commerciaux. En tout, 180 compagnies aériennes et 280 aéroports dans 105 pays sont concernés.
Les Etats-Unis ont exigé ce renforcement de la sécurité au mois de juin en contrepartie de la levée de l'interdiction des appareils électroniques à bord des avions en provenance de dix aéroports du Proche-Orient et d'Afrique du Nord jugés pas assez sûrs.
Les restrictions ont été levées en juillet mais l'administration Trump a fait savoir qu'elle pourrait les réimposer au cas par cas si les compagnies aériennes et les aéroports n'améliorent pas leur sécurité.
Des responsables européens et américains avaient à l'époque déclaré à Reuters que les compagnies auraient 120 jours pour mettre en place les nouvelles mesures. Ce délai de grâce se termine ce jeudi.
Lufthansa (DE:LHAG) a annoncé que tous les voyageurs à destination des Etats-Unis devraient répondre à partir de cette date à un bref questionnaire au moment de l'enregistrement ou à la porte d'embarquement. Sa filiale Swiss a demandé à ses passagers de se présenter à l'embarquement au moins 90 minutes avant l'heure de départ.
A Hong Kong, Cathay Pacific Airways va supprimer ses services d'enregistrement en ville et de dépose de bagage automatique pour tous ses vols directs vers les Etats-Unis. Les passagers devront aussi répondre à des questions et la compagnie leur conseille d'arriver à l'aéroport au moins trois heures à l'avance.
Plusieurs acteurs du secteur aérien, comme le groupe de pression américain Airlines for America, ont déploré que les nouvelles mesures de sécurité soient génératrices de davantage de "complexité", tout en se félicitant que les autorités américaines aient laissé suffisamment de flexibilité aux compagnies pour les mettre en oeuvre.
(David Shepardson; Tangi Salaün pour le service français)