PARIS (Reuters) - Des heurts ont éclaté dimanche après-midi entre manifestants et policiers sur l'avenue des Champs-Elysée, après le défilé traditionnel du 14-Juillet, laissant craindre encore des débordements en fin de journée, en marge du feu d'artifice.
Près de 200 casseurs, selon la police, ont bloqué pendant quelques heures les Champs-Elysées avec des barrières et du mobilier urbain, une fois le défilé terminé, incendiant des poubelles et toilettes de chantier.
Les policiers ont répondu avec des grenades de désencerclement et du gaz lacrymogène.
"Nous les avons, à l'heure qu'il est, repoussés. Il reste, et c'est fort naturel, quelques manifestants mais l'essentiel est sauf, c'est à dire que l'ordre a été rétabli", a déclaré le préfet de police de Paris, Didier Lallement, s'adressant à la presse sur les Champs-Elysées peu après 18h00.
Quelques vitrines ont été "étoilées", c'est-à-dire abîmées sans être fracassées. La situation n'a toutefois pas tourné au pillage comme en décembre ou mars dernier en marge des manifestations de "Gilets jaunes", a précisé le préfet.
Les autorités n'excluent pas une dégradation de la situation en fin de journée avec l'afflux de population qu'entraînera le spectacle du feu d'artifice près de la Tour Eiffel ou encore la demi-finale de la Coupe d'Afrique des nations de football.
"Je m'attends ce soir, effectivement, à ce que de nouvelles difficultés apparaissent", a précisé Didier Lallement, qui se dit toutefois prêt à y faire face.
"Ceux qui pensent pouvoir casser, ceux qui pensent pouvoir détruire se heurteront à un dispositif policier et de gendarmerie nationale conséquent. Je les mettrai à la disposition de la justice sans hésitation dès lors qu'ils commettront des délits ou qu'ils seront passibles de différentes contraventions", a-t-il poursuivi.
DES FIGURES DES "GILETS JAUNES" INTERPELLÉES
La situation ne devrait pas dégénérer au point d'empêcher les touristes et les citoyens de profiter des festivités, a-t-il ajouté.
"Les touristes qui veulent venir sur les Champs, la plus belle avenue du monde, peuvent le faire et je leur souhaite de venir nombreux ainsi que l'ensemble de nos concitoyens qui veulent profiter de ce moment de recueillement national."
La situation de l'après-midi contraste avec la commémoration du 14-Juillet qui s'est passée sans encombre, même si Emmanuel Macron a été hué au moment du passage en revue des troupes sur l'avenue.
La préfecture de police avait procédé à 17h15 à 175 interpellations pour port d'arme prohibé, violences sur personne dépositaire de l'autorité publique, détérioration de biens privés ou encore manifestation non déclarée, dont 152 en marge du défilé.
Parmi les personnes interpellées, se trouvaient des figures connues des "Gilets jaunes" comme Eric Drouet, Maxime Nicolle et Jérôme Rodrigues, selon le parquet de Paris. Ce dernier a été placé en garde à vue pour rébellion. La garde à vue d'Eric Drouet a, quant à elle, été levée en fin d'après-midi.
La préfecture avait interdit tout rassemblement de personnes se réclamant de ce mouvement autour de l'avenue des Champs-Elysées, de la place de la Concorde, du musée du Louvre, des Invalides, du Trocadéro et de la Tour Eiffel.
Quelques magasins de la célèbre avenue parisienne ont protégé leurs vitres en fin d'après-midi, comme le restaurant le Fouquet's, qui rouvrait ses portes ce week-end après le saccage dont il a fait l'objet en mars.
(Caroline Pailliez, avec Emmanuel Jarry, édité par Jean-Philippe Lelief)