BREST (Reuters) - Un an après la signature du Pacte d'avenir pour la Bretagne, le Premier ministre Manuel Valls a annoncé jeudi à Brest une nouvelle étape dans sa mise en oeuvre avec la mobilisation de trois milliards d'euros de crédits d'ici 2020 pour la région.
"Pour renforcer la dynamique enclenchée nous allons confirmer les nouveaux engagements de l'Etat dans le cadre du contrat de plan Etat-région", a déclaré Manuel Valls.
Le Premier ministre, qui s'est exprimé devant un parterre d'élus au parc Océanopolis de Brest, a précisé que ce contrat de plan (CPER) allait mobiliser un milliard d'euros, dont 525 millions d'euros apportés par l'Etat.
S'y ajouteront sur six ans un milliard d'euros d'aides provenant de l'Union européenne, notamment pour les zones rurales, et un milliard d'euros de financements de l'Etat, dont un peu moins de la moitié sous forme d'investissements de la Banque publique d'investissement (BPI).
"La première priorité sera la mobilité, le désenclavement du territoire", a indiqué Manuel Valls, qui a souligné qu'environ la moitié des fonds du CPER allaient être consacrés aux transports, avec notamment l'achèvement de la Ligne à grande vitesse (LGV) entre Le Mans et Rennes, qui mettra la capitale bretonne à 1h30 de Paris en 2017.
Une grande partie des fonds sera également allouée à l'enseignement et à la recherche avec la consolidation de pôles "d'excellence", comme les sciences et technologies de la mer mais aussi le développement d'un "pôle d'excellence en cybersécurité" pour lequel la Bretagne devrait devenir "une région pionnière à l'échelon national et aussi en Europe".
PRÉPARER L'AVENIR
Le Premier ministre a rappelé qu'au moment de la signature du Pacte d'avenir, en décembre 2013, par son prédécesseur Jean-Marc Ayrault, le secteur agro-alimentaire en Bretagne traversait une grave crise, avec notamment la fermeture de l'abattoir Gad de Lampaul-Guimiliau (Finistère).
"Il a fallu répondre à l'urgence, mais aussi préparer l'avenir", a t-il dit, évoquant les premiers jalons posés pour soutenir les filières émergentes, valoriser les ressources naturelles et développer les énergies renouvelables.
Une nouvelle structure créée à Brest, France Energies Marines, est appelée à devenir «un institut de référence dans le domaine des énergies marines renouvelables", a dit Manuel Valls qui a confirmé le transfert du siège d'Ifremer à Brest en 2015.
Après les violentes manifestations du mouvement des Bonnets rouges contre l'écotaxe poids lourds, qui avaient incité le gouvernement à proposer un pacte d'avenir en 2013, seuls quelques dizaines de manifestants s'étaient rassemblés aux abords du parc Océanopolis pour la venue du Premier ministre.
Présent dans la salle lors du discours de Manuel Valls, Thierry Merret, l'un des porte-parole du mouvement, qui avait qualifié "d'enfumage' le Pacte d'avenir, s'est dit peu convaincu par les annonces du Premier ministre.
"C'est un Pacte qui a été décidé à Paris. On n'a rien vu venir et on attend plus", a t-il déclaré à la presse.
(Pierre-Henri Allain, édité par Yves Clarisse)