PARIS (Reuters) - Le centenaire de la "Grande Guerre" de 1914-18 a donné lundi le la du défilé militaire du 14-Juillet, le troisième du quinquennat de François Hollande auquel 76 pays, dont l'Algérie, avaient été conviés.
Des soldats en uniforme "bleu horizon", réplique de ceux des "poilus" de la Première guerre mondiale, ont ouvert le cortège sur les Champs-Elysées, à Paris.
Le défilé, auquel participaient quelque 4.000 personnes, s'est clos place de la Concorde par une chorégraphie mettant en scène des dizaines de jeunes venus du monde entier.
Vêtus de noir et de blanc, tels des incarnations de l'ombre et de la lumière, ils ont lâché des colombes, symboles de la paix, dans le ciel de la capitale.
Au total, 76 pays avaient répondu à l'invitation de la France pour ce rituel populaire et politique, et la plupart ont pris part au défilé, dont l'Algérie.
La présence de militaires algériens a été contestée par un collectif constitué à l'appel de responsables du Front national.
Pour le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, la venue d'une délégation algérienne s'imposait en souvenir des quelque 130.000 Maghrébins ayant combattu en 1914-18.
"C'est un moment de mémoire et d'apaisement et il est normal que les Algériens soient présents alors que nombre de leurs pères ou de leurs grands-pères sont morts pour que la France reste la France. Le contraire aurait été choquant", a-t-il déclaré dans une interview au Monde publiée samedi.
Les pays invités étaient représentés pour la plupart par des ministres ou des ambassadeurs, à la différence de la cérémonie du 70e anniversaire du Débarquement du 6 juin en Normandie, marquée par la présence d'une vingtaine de chefs d'Etat et de gouvernement.
Avant son traditionnelle interview télévisée, François Hollande a sacrifié à un bref bain de foule à la fin du défilé.
Selon des journalistes sur place, des bruits de sifflets ont été entendus à l'ouverture du défilé, au passage du chef de l'Etat, à un degré moindre que lors du 14-Juillet et du 11-Novembre 2013 - des manifestations de mécontentement que les autorités avaient alors attribués à l'extrême droite.
La cote du chef de l'Etat reste en berne et le défilé militaire de 2014 a été une brève éclipse pour les troupes françaises, inquiètes des réformes et des suppressions de postes (34.000 d'ici 2019) programmées dans la Défense.
"On ne peut plus faire mieux avec moins, compte tenu de toutes les réformes que nous venons de vivre ces vingt dernières années", déclare lundi dans Le Figaro le chef d'état-major des armées.
"Comme d'habitude, nous ferons 'au mieux', à 120% de nos possibilités, avec notre coeur, notre sens du service, notre dévouement pour le succès des armes de la France", ajouté le général Pierre de Villiers.
(Elizabeth Pineau, édité par Sophie Louet)