TOULOUSE (Reuters) - La start-up Urodelia, spécialisée dans la recherche sur les vaccins thérapeutiques contre le cancer, cherche à lever 2,5 millions d’euros en 2019, pour déployer sa technologie en oncologie vétérinaire et financer la recherche en santé humaine.
La société, implantée dans l’agglomération de Toulouse, a mis au point un vaccin thérapeutique autologue, une innovation qui repose sur l’association de protéines tumorales purifiées issues d’une biopsie des cellules cancéreuses de l’animal et de l’hydroxyapatite comme vecteur de la stimulation immunitaire.
Un vaccin autologue est un vaccin préparé pour un patient spécifique, "personnalisé". Le rôle du système immunitaire dans le contrôle des tumeurs est aujourd’hui démontré, le principe étant de stimuler le système immunitaire afin de l’aider à lutter contre la prolifération des cellules cancéreuses.
"Le caractère unique de nos recherches nous a amenés à affronter de nombreux challenges scientifiques et économique, qui nous ont, à chaque étape franchie, confortés dans nos convictions", assure Nicole Rouquet, présidente et une des trois fondatrices de la société Urodelia.
Les protéines tumorales réinjectées stimulent le système immunitaire du malade contre le développement de cellules cancéreuses et permettent de compléter l’efficacité des traitements classiques comme la chimiothérapie, l’immunologie ou la radiologie.
Une dizaine d’études chez l’animal a permis de valider l’effet positif de ce vaccin sur l’allongement de la survie des patients et son innocuité totale chez plus de 400 animaux, relevant de 15 pathologies différentes.
Grâce à ces résultats obtenus chez l’animal, la start-up veut maintenant développer son vaccin novateur en oncologie humaine. Elle recherche 6 millions d'euros sur 3 ans pour financer les essais cliniques chez l’homme et trouver les voies réglementaires de mise sur le marché.
Le programme pourrait débuter en Argentine où Urodelia a déjà mené une étude pilote sur une vingtaine de patients, dont les résultats sont encourageants. Il se poursuivra ensuite en Europe, vraisemblablement en Espagne, Italie et en Suisse.
La start-up envisage une demande d’autorisation de mise sur le marché auprès de l’Agence européenne du Médicament en 2021 et de la Food and Drug Administration, l’administration américaine des denrées alimentaires et des médicaments, en 2023, si les essais cliniques confirment les hypothèses actuelles issues des essais chez l’animal.
Urodelia vise un chiffre d’affaires de 20 millions d’euros en 2023. Le marché mondial des traitements contre le cancer devrait atteindre les 172.6 milliards de dollars d’ici 2022.
(Julie Rimbert, édité par Yves Clarisse)