PARIS (Reuters) - Une candidature de François Hollande qui ne passerait pas par la primaire ouverte du Parti socialiste pour l'élection présidentielle de 2017 signifierait la fin de ce parti, a déclaré jeudi Arnaud Montebourg.
L'ex-ministre est candidat à ce scrutin interne, prévu les 22 et 29 janvier.
Plusieurs autres personnalités proches de la gauche ont décidé de se lancer dans la course à l'Elysée sans passer par la primaire : Jean-Luc Mélenchon, Emmanuel Macron, Sylvia Pinel.
Alors que François Hollande doit dire dans les jours qui viennent s'il brigue ou non un second mandat, la question de sa participation à la primaire fait débat.
Si un socialiste se présente en dehors de la primaire, "le sort que réserverait le Parti socialiste à une telle candidature serait l'exclusion. C'est la règle de la primaire", a déclaré Arnaud Montebourg dans un discours à Paris.
"Si François Hollande décidait d'outrepasser la primaire, de se présenter au suffrage universel des Français contre la primaire, ce serait la fin, la destruction finale du Parti socialiste et du parti de Jean Jaurès", a ajouté l'ancien ministre.
Dans un entretien publié mardi dans Le Monde, Arnaud Montebourg avait déjà argumenté contre l'idée d'une candidature présidentielle hors primaire, qualifiée de "49-3 élyséen".
"Le président qui refuserait un processus qu’il a accepté parce qu’il n'aurait pas l’heur de lui donner la certitude d’être désigné serait un coup de force dont il ne se relèverait jamais", déclarait l'ancien ministre de l'Economie.
"Un président qui commettrait une sorte de 49-3 élyséen contre la primaire se rendrait coupable d'une oeuvre de destruction de nos progrès démocratiques", ajoutait-il.
François Kalfon, directeur de campagne d'Arnaud Montebourg, a officiellement déposé sa candidature jeudi auprès de la Haute autorité des primaires citoyennes, a-t-on appris auprès du PS.
Les candidatures peuvent être déposées jusqu'au 15 décembre.
Le 17 décembre, la Haute autorité annoncera la liste des candidats respectant les conditions et ayant réuni les parrainages nécessaires à leur participation.
Outre Arnaud Montebourg, l'ex-ministre Benoît Hamon devrait prochainement déposer sa candidature. "Il sera en mesure de remplir toutes les conditions", a-t-on précisé dans son entourage.
Parmi les autres prétendants figurent la sénatrice PS Marie-Noëlle Lienemann, l'écologiste François de Rugy, Paul Larrouturou, fondateur de Nouvelle donne, Jean-Luc Bennahmias, président du Front démocrate, et le socialiste Gérard Filoche.
Invité de BFM TV jeudi soir, ce dernier a déclaré ne pas avoir encore réuni les parrainages nécessaires à sa candidature.
(Elizabeth Pineau, édité par Yves Clarisse)