PARIS (Reuters) - Une Française de 67 ans en mission humanitaire à Bangui a été enlevée lundi et l'archevêché de la capitale centrafricaine a entamé des discussions avec les ravisseurs, a annoncé le ministère français des Affaires étrangères.
"La France déplore cet acte contraire au droit humanitaire et appelle les responsables à libérer au plus tôt notre compatriote", écrit-il dans un communiqué.
L'enlèvement a été perpétré par des miliciens anti-balaka, mécontents de l'arrestation d'un de leurs chefs samedi par les casques bleus de la Mission intégrée multidimensionnelle de stabilisation des Nations unies en République centrafricaine (Minusca), selon RTL.
La Française effectuait en République centrafricaine une mission humanitaire, financée par une association apportant son soutien à des villages de RCA en matière de santé et d'éducation.
"Ce matin un pick-up a été intercepté à Bangui avec à l'intérieur une expatriée française qui travaille pour le service national de santé du diocèse de Bangui et deux frères spiritains dont on ignore la nationalité", a dit à Reuters une porte-parole de Caritas à Paris.
"Donc, trois personnes enlevées. La femme ne travaille pas à proprement parler pour Caritas et les 'frères spiritains' sont des membres de la Congrégation du Saint-Esprit, des missionnaires très actifs en Afrique", a-t-il ajouté.
La France a décidé de retirer progressivement ses troupes de la République centrafricaine où les soldats de la mission des Nations unies, la Minusca, sont en cours de déploiement.
De 2.000 aujourd'hui, la force Sangaris passera à 1.700 hommes au printemps et 800 à l'automne.
L'opération, lancée en décembre 2013, visait à mettre fin aux massacres de masse et à ramener le calme en Centrafrique, pays déchiré par les affrontements entre anciens rebelles musulmans et milices chrétiennes ("anti-Balaka"), qui ont fait des milliers de morts et près d'un million de déplacés.
(Gérard Bon, avec Sophie Louet à Paris,)