LONDRES/PARIS (Reuters) - Après Rome et Berlin, Manuel Valls a tenté lundi de séduire la City de Londres en assurant aux milieux d'affaires britanniques que son gouvernement, bien que socialiste, était résolument pro-entreprise.
"My government is pro-business", a dit en anglais le Premier ministre au Guildhall, le coeur historique de la City, dans un discours qui se voulait la déclinaison sur le sol britannique du "J'aime l'entreprise" lancé en août dernier lors de l'université d'été du Medef.
"Un Premier ministre français socialiste à la City, c'est une révolution", s'est amusé Manuel Valls devant un auditoire de financiers à qui il a confié s'attendre à de nombreux commentaires en France, où ses prises de position libérales exaspèrent une partie des frondeurs de sa majorité.
Répondant aux "clichés" présentant l'économie française comme moribonde et incapable de se réformer, Manuel Valls a passé en revue les réformes entreprises par son gouvernement comme le plan d'économie de 50 milliards d'euros, la baisse des charges pour les entreprises ou la réforme territoriale.
Le Premier ministre a ainsi tenu à répondre au patron du distributeur britannique John Lewis qui a déclenché un tollé en décrivant la France comme un pays à la situation désespérée, appelant les hommes d'affaires britanniques à en retirer le plus rapidement possible leurs investissements.
"Mon message est simple : la France est en mouvement, elle se réforme", a insisté le Premier ministre, qui a tenu à rassurer son auditoire sur la question de la fiscalité où la France fait figure d'épouvantail pour les milieux d'affaires.
"Oui il y a un risque de décourager l'envie d'entreprendre et de créer", a admis le Premier ministre français, rappelant néanmoins que la taxe à 75% sur les revenus supérieurs à un million d'euros ne serait plus en application dès le 1er janvier 2015.
Le Premier ministre britannique David Cameron avait irrité Paris en promettant, dès l'élection de François Hollande en 2012, de dérouler le "tapis rouge" aux entreprises souhaitant fuir la pression fiscale française.
L'exercice de promotion de la France de Manuel Valls reste ardu car avec seulement 0,4% de croissance escomptée en 2014, la France fait pâle figure à côté des 3,5% attendus au Royaume-Uni où le taux de chômage est en repli.
(William James avec Julien Ponthus à Paris, édité par Sophie Louet)