PARIS (Reuters) - L'autorisation sous condition de téléphones portables en prison pourrait permettre de maintenir les liens familiaux, faciliter la sortie et limiter le risque de récidive, a estimé jeudi Adeline Hazan, nouveau contrôleur général des lieux de privation de liberté.
Au premier jour de son entrée en fonctions, Adeline Hazan a indiqué qu'elle relancerait la réflexion sur ce sujet, initiée en début d'année par son prédécesseur, Jean-Marie Delarue, qui voyait dans l'entrée du portable en prison un potentiel facteur d'apaisement de la détention.
"L'isolement des détenus est une question éminemment importante, le maintien des liens familiaux est l'une des conditions de la prévention de la récidive", a-t-elle souligné sur France Inter.
"La question d'utilisation des téléphones portables est une question qui est posée donc je reprendrai ce débat avec un certain nombre de contrôles, de bémols", a-t-elle ajouté.
L'utilisation des téléphones portables, pour l'heure strictement interdite dans les lieux de détention, pourrait ainsi être limitée à un certain nombre de numéros de téléphones pour maintenir les liens familiaux.
"C'est ça qu'il faut je pense avoir en ligne de mire, c'est faire en sorte que les détenus ne coupent pas les ponts avec leur environnement de façon à préparer dans des meilleures conditions leur sortie et donc de prévenir les risques de récidive", a-t-elle dit.
Pour Adeline Hazan, les quelque 900 téléphones mobiles saisis chaque année à la prison des Baumettes à Marseille "prouvent bien que l'interdiction totale ne sert pas à grand chose".
Evoquée en début d'année par l'ancien contrôleur Jean-Marie Delarue, l'autorisation des téléphones portables en détention avait suscité une vague d'opposition de la part de plusieurs syndicats pénitentiaires, qui mettaient en avant les difficultés de mise en place de contrôles et les risques d'organisation d'évasions ou de poursuite de trafics depuis la prison.
(Marine Pennetier, édité par Chine Labbé)