PARIS (Reuters) - L'ambassade de Chine à Paris a répondu jeudi aux critiques de la France concernant le traitement de la minorité ouïghoure au Xinjiang en affirmant que les responsables politiques français ont été induits en erreur par des "calomnies" diffusées par les Etats-Unis, l'Australie ou le Royaume-Uni.
Mardi, lors des questions au gouvernement à l'Assemblée nationale, le ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian a condamné des "pratiques inacceptables" de la Chine au Xinjiang et demandé l'envoi d'observateurs indépendants dans la province chinoise.
La France, a ajouté Jean-Yves Le Drian, s'appuie sur des informations émanant des organisations de défense des droits de l'homme, mais aussi de ses propres sources, faisant état "de camps d'internement, de détentions massives, de disparitions, de travail forcé, de stérilisations forcées, de la destruction du patrimoine culturel ouïghour".
Ces commentaires ont suscité l'irritation à Pékin, le ministère chinois des Affaires étrangères dénonçant des mensonges.
Jean-Yves Le Drian a répondu mercredi que Pékin ferait mieux d'accepter l'envoi d'observateurs indépendants au Xinjiang afin d'éviter les critiques.
Dans un long texte http://www.amb-chine.fr/fra/zfzj/t1800182.htm publié jeudi, le porte-parole de l'ambassade de Chine à Paris défend une nouvelle fois la politique de Pékin vis-à-vis de la minorité musulmane ouïghoure.
"Certains hommes politiques américains, australiens et britanniques et quelques soi-disant 'organisations de défense des droits de l'homme' occidenta(les) ont lancé une nouvelle campagne de calomnies contre le Xinjiang de la Chine".
"Mus par des fins politiques, ils ont fabriqué toute une série de mensonges sensationnels qui ont touché l'opinion publique et même induit en erreur certains hommes politiques en France", poursuit-il.
Le porte-parole juge "absurdes" les informations selon lesquelles un million de Ouïghours seraient détenus dans des camps d'internement ou de rééducation.
"La réalité, c'est que les centres d'enseignement et de formation professionnels mis en place au Xinjiang en vertu du droit, similaires aux centres de déradicalisation en France et dans d'autres pays, sont une mesure utile de lutte antiterroriste et de déradicalisation", écrit-il.
(John Irish, Jean-Stéphane Brosse, édité par Nicolas Delame)