L'indice des 40 actions du palais Brongniart se fourvoie donc dans des désirs d'argent frais de la part de la réserve fédérale tandis que ce soir le FOMC rendra son verdict sur la politique monétaire menée aux Etats-Unis. De facto, la bourse de Paris s'est octroyé une séance de trading surfaite et biaisée par cette attente de traders assoiffés par tant de liquidités devant couler à l'envi si bien entendu Bernanke se prête au jeu de la relance de l'économie us à grands coups de rames de dollars imprimés dispendieusement par l'institut d'émission de Washington. Voilà en définitive sur quoi réside l'enthousiasme des salles de marchés la veille : le fameux plan de Quantitative Easing number 3 appelé de tous ses voeux par la haute finance, histoire de donner prétexte aux opérateurs de la bourse en direct de faire grimper à nouveau les actifs à risques grâce à du cash opportun arrosant les désirs les plus fous d'une communauté financière qui a fortiori aurait déjà oublié les deux précédents QE... qui ont abouti à l'impasse actuelle avec un oncle Sam qui s'était relevé pour ensuite mieux retomber.
Dans ces conditions, toutes les attentions se focalisent sur la réunion de la réserve fédérale. Qu'importe si en Grèce un gouvernement de coalition très hétéroclite, râtissant très large et dont l'homogénéité présage déjà que s'il tient 6 mois cela relèverait de l'exploit. N'oublions tout de même pas que le noeud de la problématique se situe à Athènes de prime abord ! Puis, quand bien même un QE3 serait engagé avec aussi l'opération "twist" renouvelée afin de peser sur les taux longs outre-Atlantique, la crise de la dette souveraine sur le vieux continent serait toujours menaçante puisque la périphérique hellène semble plutôt mal encline à payer ses ardoises à ses bailleurs de fonds, nonobstant des coupes sombres à venir encore plus féroces. La crainte systémique ne se dissipera certainement pas et même si la BCE de Draghi faisait écho à son homologue américaine en mettant aussi un troisième LTRO sur la table, tout au plus il ne s'agirait que d'offrir une bouffée d'oxygène aux places financières ! Voyons simplement où nous a mené le confortable matelas de 1000 milliards € distribués par l'institut d'émission de Francfort de décembre à février derniers... Il est ici question d'une gouvernance politique et diplomatique qui est absente. L'axe franco-allemand rencontre trop de divergences en son sein. Cette polémique "croissance contre rigueur budgétaire" en est l'idoine illustration. Les jérémiades de circonstances d'un G20 où les accolades entre amis de bonne compagnie avec des "annonces fracassantes" dans le style "Nous soutenons l'Europe dans son combat contre le mal" sont naturellement superflues. Comment les pays les plus riches, imbriqués les uns aux autres par la mondialisation se réjouiraient-ils d'une partie du globe à même de menacer l'équilibre international ?
Il va sans dire que l'autre rendez-vous crucial de fin de semaine réunissant Merkel, Hollande, Monti véhiculera certainement beaucoup de conjectures. On élabore la stratégie d'une union bancaire. En effet, par la débâcle des établissements espagnols, les autorités européennes s'aperçoivent sur le fait accompli comme d'habitude, qu'il est urgent de penser à une surveillance solidaire des intérêts du secteur. Mais les traders auront à coeur de scruter les relations de la chancelière allemande et du Président de la République française. Voici quelques jours, la tension des deux côtés du Rhin était à son comble. Gageons que d'aucuns redoutent le clash de l'axe Berlin-Paris. A suivre.
Techniquement, la bourse de Paris par son élan haussier encouragé par Wall Street mardi se frotte donc à notre lisière des 3120. Nous avions dans la ligne de mire le niveau correspondant à la lisière coiffant les cours du cac 40 en passant par le haut des bougies des 22 et 29 mai ainsi que du 11 juin 2012. Il va être délicat aux acheteurs de se défaire de l'emprise de cette oblique car elle caractérise un "quadruple top" et recèle alors beaucoup de puissance de résistance. Néanmoins par les attentes des déclarations du FOMC vespéral, on ne peut augurer absolument que les tentatives vertes resteront vaines. C'est pourquoi le point d'orgue de day trading se situe dans le giron annoncé et de la tension en carnets est pressentie. Nous penchons pour de la réflexion aujourd'hui sur l'échiquier graphique entre 3130 et 3090. En bas, les 3080 seraient le bout du monde dans un tel contexte.
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