Investing.com - Comme la veille, les bourses européennes sont en baisse ce vendredi. Cependant, alors que la chute d’hier intervenait en réponse à la “baisse de taux hawkish” de la Fed de mercredi soir, les pertes de ce vendredi sont liées à de nouvelles menaces tarifaires de Donald Trump.
Le président élu des États-Unis, Donald Trump, a déclaré vendredi sur son réseau Truth Social qu'il avait dit à l'Union européenne qu'elle devait réduire son déficit commercial avec les États-Unis en achetant du pétrole et du gaz, faute de quoi elle s'exposerait à des droits de douane.
« J'ai dit à l'Union européenne qu'elle devait combler son énorme déficit avec les États-Unis en achetant à grande échelle notre pétrole et notre gaz. Sinon, il y aura des TARIFS sur toute la ligne », a déclaré Trump.
Selon les chiffres américains, le déficit commercial des biens et services du pays avec l'Union européenne s'élevait à 131,3 milliards de dollars en 2022.
Les États-Unis sont le principal destinataire des produits de l'UE, représentant près d'un cinquième des exportations de l'Union. Le déficit commercial le plus important des États-Unis avec l'UE concerne les machines et les véhicules, l'écart atteignant 102 milliards d'euros (106 milliards de dollars) en 2023. Dans le domaine de l'énergie, Washington a enregistré un excédent commercial de 70 milliards d'euros avec le bloc européen.
Le pays est par ailleurs le premier producteur mondial de pétrole et représentaient 22 % de l'offre mondiale en 2023, selon l'Administration américaine d'information sur l'énergie, qui prévoit une production record de pétrole brut en 2024.
Rappelons que Trump a fait de la menace de droits de douane radicaux sur les partenaires commerciaux des États-Unis , notamment la Chine, le Mexique et le Canada, un élément essentiel de sa campagne présidentielle, et il a poursuivi dans cette voie alors qu'il s'apprête à entrer en fonction, bien que les économistes aient mis en garde contre les risques pour l'inflation nationale.
Les analystes estiment toutefois qu'il existe une grande incertitude quant à l'ampleur des droits de douane que M. Trump sera disposé à appliquer - ou sera en mesure de le faire - et quant à la mesure dans laquelle sa rhétorique constitue un point de départ pour la conclusion d'accords.
D’ailleurs, l'Union européenne a déjà indiqué qu'elle prévoyait d'acheter davantage d'énergie américaine dans les années à venir. Le mois dernier, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen , a déclaré aux journalistes que le remplacement des importations de gaz naturel liquéfié (GNL) russe par des volumes américains serait moins coûteux, et que l'UE chercherait à s'engager et à négocier sur la question lorsque M. Trump prendra ses fonctions en 2025.