Altice (AS:ATCA), Bombardier, Hellenic Petroleum, Petrobras, Lecta… autant d'émetteurs dont les obligations se sont appréciées ces dernières semaines et qui proposent toujours plus de 5% de rendement en euro.
Si vous êtes à la recherche d’un certain niveau de rémunération, nous avons sélectionné quelques obligations qui, pour différentes raisons, ont fortement rebondi ces derniers mois.
Avant toute chose, nous tenons à souligner le caractère spéculatif de ces placements obligataires, illustré non seulement par le niveau de rendement qu’ils proposent, mais également par leur statut de dette spéculative (rating inférieur ou égal à « BB+ »).
Une lecture attentive des résultats des compagnies mentionnées ci-dessous est donc vivement conseillée.
Altice (AS:ATCA): un rendement de 6,40%
La holding du milliardaire Patrick Drahi, qui rassemble notamment les câblo-opérateurs Portugal Telecom (LS:PHRA), Numericable-SFR, Cablevision Systems et Suddenlink, est un émetteur bien connu sur le marché obligataire. Son endettement élevé explique d’ailleurs en grande partie le niveau de rémunération affiché par ses obligations (plus de 6% en moyenne toutes devises confondues).
Noté « B » chez Standard & Poor’s, son emprunt remboursable en 2025 affiche un rendement annuel de 6,40%, sur base d’un cours de 99% du nominal. Il avait connu un plus bas à 80% en début d’année, dans un contexte globalement baissier à l’époque sur le marché de la dette spéculative.
La coupure est fixée à 100.000 euros. Bon à savoir: le coupon de l’obligation a été payé à la mi-aout, ce qui limite les intérêts courus à débourser.
Bombardier (TO:BBDb): un rendement de 5,10%
Nécessitant également un investissement de 100.000 euros en nominal, l’emprunt Bombardier à échéance 2021 propose lui un rendement légèrement supérieur à 5%, sur base d'un prix de 104%. Il est noté au même rang que l’obligation Altice sur l’échelle de notation de Standard & Poor’s.
On observe à la lecture du graphique que l’obligation a nettement progressé ces derniers mois, après un passage à vide qui avait mené son cours à 70% du nominal. Elle a globalement entamé sa reprise après l’annonce par Bombardier d’un plan de restructuration, conjuguée à plusieurs prises de commandes successives pour le nouvel avion CS100 commercialisé par le constructeur aéronautique canadien.
Hellenic Petroleum (AT:HEPr): un rendement de 5,10%
Les différentes obligations de l’entreprise pétrolière ont elles-aussi bien rebondi depuis leur plus bas. Malmenée d’abord pas la crise de la dette grecque puis par la volatilité observée sur les marchés pétroliers, l’obligation Hellenic Petroleum 2019 avait chuté jusqu’à 60% du nominal début février.
Peu à peu, les investisseurs sont revenus à l’achat et l’obligation se traite désormais non loin de ses plus hauts historiques à 100,40% du nominal. Partant, son rendement annuel est ramené à 5,10%. Nécessitant un investissement de 100.000 euros en nominal, cette obligation n’est pas notée.
Petrobras (NYSE:PBR): un rendement de 6,15%
Elle aussi active dans le secteur pétrolier, la plus grande entreprise publique brésilienne a fait l’objet d’un vif regain d’intérêt de la part des obligataires. A titre d’exemple, après avoir touché les 59% fin janvier, son emprunt 2025 a repris plus de 30 points avec un rendement annuel ramené au passage de 13 à 6%.
Au coeur d’un vase scandale aux ramifications politiques, Petrobras a également été fragilisé par la volatilité des produits pétroliers, une lourde dette qui fait d’elle l’entreprise brésilienne la plus endettée ou encore, la récession économique qui frappe Brésil. La compagnie par ailleurs été dégradée à plusieurs reprises et reléguée dans la catégorie spéculative chez Standard & Poor’s.
L’espoir d'un changement politique au Brésil, illustré par l’éviction de Dilma Rousseff à la tête du pays, combiné au rebond du baril, explique principalement la meilleure tenue des obligations de l’entreprise, au même titre d'ailleurs que celle de la bourse brésilienne.
Lecta: un rendement de 6,10%
Spécialisée entre autres dans la fabrication et la distribution de papier servant dans l'édition et l'impression commerciale, Lecta a émis plusieus émprunts. Cette entreprise luxembourgeoise, détenue par le fonds d’investissements CVC Capital Partners, a placé notamment cet été un emprunt de 375 millions d’euros remboursable dans sept ans.
Si l'obligation s'est appréciée dans les premiers échanges pour atteindre rapidement les 102% du nominal, son rendement annuel ramené à 6,10% reste toujours élevé par les temps qui courent.
Cette prime de risque importante exigée par les investisseurs peut s’expliquer par l’endettement élevé du groupe, mais aussi par l’incertitude liée à la mise en œuvre du plan stratégique de l’entreprise, si l’on se réfère à un document de Standard & Poor's. L'agence accorde d'ailleurs un rating hautement spéculatif « B » à l’emprunt sous revue.