Retour sur les obligations émises par AB InBev, après que le premier brasseur à l’échelle mondiale ait vu la note de sa dette à long terme être dégradée d’un cran chez Standard & Poor’s.
Notée en catégorie "investment grade", catégorie qui renvoie aux émetteurs dont la santé financière est jugée solide, la dette à long terme d’AB InBev est désormais assortie d'un rating BBB+ sur l'échelle de notation de l'agence, contre A- précédemment.
Justifiant cette dégradation, les analystes de Standard & Poor’s notent que les effets négatifs de la pandémie sur la consommation de bières (hors domicile) vont peser sur la performance du numéro un mondial du secteur.
Dans ce contexte, le processus de désendettement dans lequel est engagé AB InBev depuis presque deux ans devrait être mis à mal et avancer moins vite que prévu.
Rappelons que la dette du brasseur, issue du rachat du géant sud-africain SAB Miller pour lequel il avait déboursé plus de 100 milliards de dollars, a déjà été réduite significativement à la faveur de cessions d’actifs et d’une baisse du dividende.
Pour un peu moins de dix milliards de dollars, AB InBev a notamment vendu au groupe brassicole japonais Asahi Group, sa filiale australienne Carlton & United Breweries.
Précisons que la perspective associée à la note est "négative", ce qui signifie qu’une nouvelle dégradation à terme n’est pas exclue.
AB Inbev, qui détient des marques fortes en portefeuille comme Jupiler, Budweiser ou Stella Artois, a bouclé l’année dernière sur un chiffre d’affaires de 52,3 milliards de dollars, pour un bénéfice net de plus de huit milliards.
Un rendement de 2,55% en euro
Si l'action AB InBev se traite à des plus bas de pratiquement dix ans à la bourse de Bruxelles, sur le marché secondaire, les obligations du brasseur belgo-brésilien sont également orientées à la baisse, les investisseurs exigeant davantage de rendement pour détenir ses obligations.
Pour ne citer qu’elle, l’obligation d’une maturité égale au 17 mars 2036 se traite en cette fin de semaine au-dessus du pair à 102,40% du nominal, correspondant à une baisse hebdomadaire de six points. C'est aussi une baisse d'une vingtaine de points en regard des plus hauts annuels du titre.
Nécessitant une mise de fonds de 100.000 euros, l'obligation est assortie d’un coupon annuel de 2,75%.