Alcoa (NYSE:AA) Corp a collecté 1,25 milliard de dollars sur le marché primaire, au détour de deux nouveaux emprunts. L’opération s’inscrit dans le cadre de la scission du groupe Alcoa, qui se précise un peu plus chaque jour.
Pour bien comprendre, il faut se rappeler que le groupe Alcoa est engagé depuis plusieurs mois dans un processus de séparation en deux entités autonomes. La première, qui prendra le nom d’Alcoa Corp, regroupera les activités historiques dans l’alumine, l’aluminium et la bauxite. La seconde, baptisée Arconic, rassemblera celles à haute valeur ajoutée, comme les matériaux composites et les métaux de spécialité.
L’opération de scission implique un glissement d’actifs du groupe Alcoa vers ces nouvelles divisions, en contrepartie d’une somme d’argent. La levée de dette réalisée sur le marché obligataire est précisément destinée participer au financement de ce transfert.
Concrètement, la maison-mère (le groupe Alcoa) a créé une structure ad hoc (Alcoa Nederland Holding BV) qui a émis les emprunts destinés à récolter les fonds nécessaires au paiement du transfert d’actifs en faveur d'Alcoa Corp. L’émetteur étant logé au sein d’Alcoa Corp, les bénéfices et les cash-flows de cette dernière serviront par la suite à rembourser la dette contractée.
Emetteur spéculatif
La structure un peu particulière de cette opération, mais également le fait qu’Alcoa Corp soit notée dans la catégorie spéculative, expliquent le niveau élevé de rémunération des deux nouvelles tranches obligataires.
En effet, Alcoa Corp bénéficie d’un « BB- » chez Standard & Poor’s alors que le groupe Alcoa peut lui s’appuyer sur une note « investment grade » avec un « BBB- ». L’agence estime le profil de la nouvelle entité plus risqué, compte tenu du fait qu’elle rassemble les activités jugées les moins rentables et affichant une valeur ajoutée moindre.
Concrètement sur le marché obligataire, cela se traduit par un coupon de 6,75% pour la première obligation, d’une durée de 8 ans et d’une taille de 750 millions de dollars. La seconde, d’un montant de 500 millions et arrivant à échéance en 2026, offre un coupon de 7%.
La coupure de négociation est de 200.000 dollars (risque de change) en nominal à chaque fois.