Le président de l’Eurogroupe Jeroen Dijsselbloem a laissé entendre récemment qu’un accord sur l’allègement de la dette grecque semblait possible. Le marché obligataire a réagi positivement.
Jeroen Dijsselbloem a tenu ces déclarations le 9 mai dernier, en marge de la réunion des ministres des Finances des États membres de la zone euro. Elle était consacrée à une première évaluation des mesures d’ajustement macroéconomique prises par la Grèce.
Quelques heures auparavant, le Parlement grec avait adopté un package de réformes exigées par les créanciers d’Athènes, condition nécessaire et préalable pour que le pays puisse bénéficier d’une nouvelle tranche d’aide. Les mesures votées portent sur le système de retraite, l’impôt sur le revenu et la TVA ou encore la stratégie de privatisation, pour ne citer que ces exemples.
Réduire la charge de la dette
Les ministres des Finances des États membres de la zone euro ont 'accueilli favorablement l’ensemble des réformes adoptées par la Grèce', peut-on lire dans un communiqué. Ils ont aussi convenu qu’il était nécessaire de poursuivre les travaux relatifs à un mécanisme concernant des mesures d'urgence à mettre en œuvre, dans le cas où Athènes ne parvenait pas à atteindre les objectifs fixés.
Par ailleurs, les ministres ont confirmé 'être prêts à envisager des mesures supplémentaires afin de garantir le caractère soutenable des besoins de refinancement de la Grèce. Les experts devraient finaliser d’ici le 24 mai une série de mesures techniques pour réduire le poids de la dette grecque. Elles seront présentées au prochain Eurogroupe prévu à cette date.
Sujet tabou pour certains jusqu'il y a peu, l’allègement du fardeau de la dette (180% du PIB du pays) semble donc en vue. Les ministres des Finances de la zone euro excluent toutefois la piste d’une réduction du montant nominal de la dette (« haircut »), préférant des mesures comme des remboursements diminués ou étalés dans le temps ou des taux d’intérêt plafonnés.
Réaction positive
Le marché obligataire a réagi positivement, ce qui s’est traduit par une progression des cours des obligations émises par la Grèce. A titre d'illustration, l’emprunt (4,75% - 2019) se traite désormais à 93% du nominal, contre 73% au mois de février dernier. En parallèle, le rendement annuel de l'obligation est ramené à 7,60%.
Cet emprunt de type senior non-sécurisé est noté « B- » dans la catégorie spéculative chez Standard & Poor’s. La coupure de négociation est fixée à 1.000 euros pour une taille d'émission de trois milliards.