Oblis fait lui aussi sa rentrée des classes et vous propose un aperçu des principales émissions réalisées durant le congé estival.
Calme plat sur le marché primaire européen
Malgré un nouveau recul des taux d’intérêt, illustré par le rendement du Bund allemand à dix ans qui est passé en territoire négatif début juillet, on ne peut pas dire que les entreprises se soient bousculée pour émettre de nouvelles dettes en euros.
Parmi les grosses émissions de l’été, Ineos s’est distingué en levant 650 millions d’euros remboursables en 2024. Notée « B- » en catégorie spéculative chez Standard & Poor’s, l’entreprise spécialisée dans les produits chimiques a dû proposer un rendement de 5,375% pour séduire les investisseurs.
Début juillet, le numéro deux mondial du champagne Vranken-Pommery a quant à lui bouclé un emprunt à six ans, rémunéré par un coupon de 3,40%. Le groupe, qui possède le plus important vignoble en Europe, s’est limité à lever 25 millions d’euros par coupure de 100.000.
Pour le reste, pas grand-chose à signaler, tant les rendements offerts étaient extrêmement faibles. On citera malgré tout l’émission par 1.000 euros du promoteur autrichien CA Immo, qui a proposé un coupon de 1,875% à échéance 2021. Egalement par 1.000 euros, l’émission de Chypre est plus rémunératrice puisqu’elle affiche un coupon de 3,75% pendant sept ans (BB- chez Standard & Poor’s).
Rythme soutenu sur le marché américain
Sur le marché américain en revanche, les nouvelles émissions se sont enchainées à rythme étonnement soutenu pour la période. En attestent les 88 milliards de dollars levés sur la seule première semaine d’août, un montant jamais vu depuis 1999 selon les données répertoriées par l’agence Bloomberg.
Microsoft (NASDAQ:MSFT), l’une des dernières entreprises à encore bénéficier du sacro-saint rating « AAA », a bouclé la plus grosse émission de son histoire en levant 19,75 milliards de dollars, destinés à financer le rachat du réseau social professionnel Linkedin. Pour rester dans le secteur des « technos » Alphabet, maison-mère de Google (NASDAQ:GOOGL), a levé deux milliards de dollars à dix ans offrant un rendement de 2%.
Dans le secteur de l’énergie, plusieurs émissions sont à épingler dont celle du spécialiste du forage en mer Transocean. Ce dernier a offert du 10% pour lever 1,25 milliard à sept ans. L'obligation, disponible par coupure de 2.000 dollars, est notée « BB- » en catégorie spéculative chez S&P.
D'autres beaux coupons
En proposant du 6,25%, le groupe minier Vale (BBB-) a lui aussi satisfait l’appétit des investisseurs à la recherche de rendement. Un intérêt confirmé sur le secondaire, puisqu’il faut désormais compter sur un cours de 104% pour acheter l'obligation. Le rendement reste malgré tout largement supérieur à 5%.
La multinationale œuvrant dans l'agro-industrie Archer Daniels Midlands n’a dû proposer pour sa part que du 2,50% pour lever un milliard de dollars à dix ans. Le groupe de médias CBS a proposé quant à lui du 2,90% à 11 ans, Bank of New York Mellon (NYSE:BK) du 2,20% à sept ans et le groupe actif sur le marché des soins de santé Express Scripts du 3,40% à sept ans.
Pour ce qui concerne les devises plus exotiques, on retiendra que l’embouteilleur Coca Cola Amatil a offert un coupon de 3,125% pour lever 100 millions de dollars australiens remboursables en 2022. Bank of America a également sollicité les investisseurs dans la devise kangourou, offrant un coupon de 3,30% à échéance 2021.