Les actions d'Apple Inc (NASDAQ:AAPL) ont la vie dure ces jours-ci. Les actions du célèbre fabricant d'iPhone ont chuté d'environ 20 % par rapport à leur sommet, après avoir clôturé hier à 108,77 dollars. Le 1er septembre, l'action a atteint un sommet de 134,80 dollars à la clôture de la bourse, mais elle est maintenant moins performante que les actions d'autres sociétés technologiques à forte capitalisation.
Cette période baissière de deux mois survient après qu'Apple soit devenue la première société américaine à dépasser les 2 000 milliards de dollars de capitalisation boursière en août. Depuis lors, elle a perdu 450 milliards de dollars en valeur, les investisseurs ayant vendu les actions du géant technologique de Cupertino. Apple vaut aujourd'hui 1,85 billion de dollars, ce qui en fait toujours la société américaine la plus importante sur la base de la capitalisation boursière.
Bien que l'incertitude liée à la course présidentielle américaine et la résurgence du coronavirus aient joué leur rôle dans ce marasme, les investisseurs deviennent également plus nerveux quant à la valorisation d'Apple après la forte remontée du titre depuis le plongeon provoqué par la pandémie en mars.
L'action a chuté de 6,4 % au cours des échanges intrajournaliers vendredi, après que la société ait annoncé des bénéfices qui ont déçu certains investisseurs. Elle a terminé la semaine en baisse de plus de 5,6 %.
Après une chute de cette ampleur, la tentation d'"acheter la baisse" est grande, surtout sachant que cette stratégie a porté ses fruits à plusieurs reprises. Même en tenant compte de la dernière chute, l'action Apple a enregistré un rendement de 260 % au cours des cinq dernières années, dividendes compris.
Cela étant dit, il est clair que des vents contraires à court terme frappent l'action Apple et, à notre avis, il y a encore de la marge pour que l’action chute davantage avant que les actions ne rebondissent. Voici les facteurs qui, selon nous, sont en jeu :
Affaiblissement des ventes d'iPhone
Le dernier rapport sur les bénéfices de la société a montré qu'Apple a du mal à vendre plus d'iPhones, ce qui est essentiel pour répondre aux prévisions haussières actuelles des analystes. Les ventes du produit le plus vendu de l'entreprise ont chuté de 21 % au cours du quatrième trimestre fiscal de la société, la pandémie ayant perturbé la chaîne d'approvisionnement mondiale, retardant la sortie de nouveaux modèles.
Apple introduit généralement de nouveaux modèles d'iPhones en septembre, ce qui donne un coup de fouet à ses ventes du quatrième trimestre. Cette année, les téléphones compatibles 5G ont été mis en vente après le 15 octobre, tandis que l'iPhone 12 mini et l'iPhone 12 Pro Max ne seront disponibles en précommande que cette semaine.
Si Apple parvient à relancer la croissance de l'iPhone au cours du trimestre en cours, cela l’opinion toujours positive de certains analystes, qui estiment que les prix compétitifs des nouveaux modèles, la première refonte majeure en trois ans et l'attrait d'une vitesse plus rapide pourraient inciter les utilisateurs à mettre leur téléphone à niveau. Comme l'a écrit l'analyste de Bernstein Toni Sacconaghi dans une note récente :
"Le principe est simple : les revenus de l'iPhone doivent connaître une croissance à deux chiffres par rapport à l'année précédente au premier trimestre de l'exercice, ou le mois de mars doit être nettement plus fort que la saison pour que ce cycle ait une chance de devenir le super cycle que les investisseurs semblent anticiper".
Les ventes d'iPhones restant faibles, les investisseurs deviennent également nerveux car la croissance de la Chine, l'une des régions les plus importantes de l'entreprise, est en perte de vitesse. Le chiffre d'affaires en Asie a chuté de 29 % au cours du dernier trimestre, le plus faible depuis 2014.
Le premier téléphone 5G d'Apple est une entrée tardive en Chine, où les marques locales proposent depuis longtemps une série de gadgets prêts pour la 5G. "Une bataille cruciale pour Apple se déroule sur le marché des smartphones haut de gamme qu'Apple a autrefois dominé avant de perdre du terrain face à Huawei Technologies Co. ces dernières années", selon une analyse récente du Wall Street Journal.
Malgré ces difficultés, les dirigeants d'Apple restent optimistes et pensent que la société est sur la bonne voie pour atteindre ses objectifs. Luca Maestri, le directeur financier d'Apple, a déclaré à Bloomberg Television qu'il s'attendait à ce que l'iPhone 12 Pro Max avec son écran plus grand fasse "incroyablement bien" dans la région et que la société est confiante pour le dernier trimestre 2020.
Conclusion
Il ne fait aucun doute que la faiblesse des ventes d'iPhone est le principal facteur qui affecte négativement les actions d'Apple. Tout rebond potentiel des ventes dépend en grande partie du chemin que prendra la pandémie de COVID-19 à partir de là et de la gravité de ses conséquences sur l'économie mondiale.
Cela dit, Apple reste notre choix préféré à long terme en raison de la résilience des autres activités de la société grâce à sa stratégie de diversification continue et à ses impressionnantes capacités d'innovation.