Retour sur les résultats de CBR Fashion, du nom de cette compagnie allemande qui occupe le top 5 outre-Rhin du marché de la mode féminine (moyenne de gamme) en parts de marché.
Le groupe fondé en 1980 opère à travers deux marques de vêtements, CECIL et Street One, qu’il distribue à travers 8.000 points de ventes (magasins ou shop in shop) en Europe, où à travers son site de commerce en ligne. La compagnie qui se vante de présenter une douzaine de nouvelles collections par an, ce qui permet de maintenir l’intérêt des clientes dit-elle, est la propriété depuis mars 2018 d’Alteri Investors, un investisseur spécialisé dans le commerce de détail en Europe.
En avril 2019, l’actionnaire principal a nommé Jim Novak, jusqu’alors managing director du développement des produits, au poste de CEO et annoncé une nouvelle structure organisationnelle focalisée avant tout sur la promotion et le développement des marques CECIL et Street One. Christian Rudolf, présent dans l’entreprise depuis 2013, a été nommé il y a quelques jours au poste de directeur financier (CFO). Et il a eu l’honneur de présenter les résultats trimestriels de CBR Fashion, marqués par des indicateurs financiers en progression et des prévisions relevées pour l’ensemble de l’exercice en cours.
Le chiffre d’affaires au deuxième trimestre a progressé de 2,1% en glissement annuel à 161 millions d’euros (après +8,4% au premier trimestre) et le résultat brut d’exploitation (Ebitda) a gagné 13% (après +34% au premier trimestre) à 46 millions. Ceci grâce à la performance positive des deux marques à travers l’ensemble des canaux de ventes, soulignent les analystes de SpreadResearch. Le groupe a réussi à améliorer ses marges grâce à de meilleures conditions d’achat, des remises moins élevées et un mix prix/produit plus favorable, poursuivent les analystes. Ces derniers estiment aussi que la réorganisation opérée à l’initiative du nouvel actionnaire Alteri n’est sans doute pas étrangère aux résultats obtenus.
Les analystes épinglent aussi la génération de trésorerie, un élément clef de CBR Fashion selon eux, même s’il faut avoir à l’œil les éventuels retours de cash aux actionnaires, préviennent-ils. Malgré tout, ils s’attendent à ce que la génération de trésorerie ‘librement disponible’ (ce qui reste après avoir tout payé) soit suffisante pour offrir de l’espace à une politique de désendettement, même limitée. Ils considèrent l’obligation CBR Fashion d’une durée résiduelle de trois ans encore comme « attractive », malgré le rally de l’emprunt en réaction aux résultats.
Les chiffres trimestriels ont en effet rassuré les créanciers obligataires et encouragés certains investisseurs à se positionner sur l’obligation émise par le groupe en 2017. Cette souche obligataire, d’une maturité égale au 1er octobre 2022 pour un coupon de 5,125%, s’échange désormais légèrement aux environs de 102%, correspondant à un rendement de 4,40%. Une rémunération liée à son rating B, dans le bas de la catégorie spéculative chez Standard & Poor’s.