Publié à l'origine sur la Bourse au quotidien.fr
Danger partout, sécurité nulle part ?
Depuis mercredi soir, c’est un peu « tous aux abris » sur les marchés financiers.
Mais pour se protéger de quoi au juste ?
La sérénité la plus olympienne régnait début octobre, le Dow Jones battait un nouveau record ; Trump s’en attribuait tout le mérite, tandis que la Fed avait convaincu Wall Street que la hausse des taux signifiait que l’économie ne pouvait mieux se porter et continuerait de surprendre par sa vigueur « pendant encore très longtemps ».
Une croissance et une inflation surestimées ?
Alors, devons nous redouter l’inflation ?
Début de réponse négative ce jeudi avec l’indice CPI des prix à la consommation américain, plus sage que prévu avec 0,1% de hausse en rythme séquentiel en septembre au lieu de 0,2% anticipé. Le rythme de l’inflation sur 12 mois retombe à 2,2% (contre 2,7% il y a encore un mois). L’inflation « core » est elle aussi ressortie à 0,1% en septembre, au lieu de 0,2% au cours de chacun des trois derniers mois.
Voilà qui devrait rassurer les marchés obligataires, mais le soulagement est loin d’être général. On observe une détente de 2 points sur les Bunds allemands (à 0,53%) ou de 4 points sur les T-Bonds américains (vers 3,185%)… mais également un nouveau coup de chaud sur le 10 ans italien (BTP), dont le rendement s’envole de 9 points, vers 3,60%, soit de nouveau 307 points de plus que le Bund.
Donc, l’obligataire peut constituer un refuge, mais il ne faut pas se tromper !
Les actions, elles, sont en pleine débandade.
L’or et l’argent ? Ils ne font pas grand chose !
Avis de tempête sur le marché des cryptomonnaies
Reste les « cryptos »… et là, non seulement elles ne vous protègent de rien mais c’est un véritable bain de sang ce jeudi : le bitcoin s’en sort le mieux, avec -5% (mais il menace ses supports moyen terme) tandis que le bitcoin cash plonge de 12%.
L’ether dévisse de 12% (il teste le support crucial des 160€), tout comme le Cardano et le Ripple se désintègrent de quelque 10%.
Pour l’heure, le constat n’est pas réjouissant : du danger partout, de la sécurité nulle part… mais c’est le revers de la médaille après une époque paradisiaque (mais ô combien artificielle) où actions, obligations et cryptodevises progressaient de concert, dans la joie et l’allégresse : c’était la période bénie de l’argent gratuit.
Ces temps sont révolus depuis 18 mois aux Etats-Unis : quelqu’un, quelque part, vient juste de s’en apercevoir.