Peu connu du grand public belge, Kongsberg a publié des comptes annuels qui ont été salués en bourse. L’occasion pour Oblis de revenir sur cet équipementier automobile quasi centenaire, véritable référence dans le domaine des commandes de boîtes de vitesses.
L'action Kongsberg Automotive a bondi de 5,8% jeudi dernier à la bourse d'Oslo, en marge de la publication par l'entreprise de ses comptes annuels, marqués notamment par une légère hausse de son chiffre d’affaires à 1,12 milliard d’euros.
Dans une lettre adressée à ses actionnaires, l’équipementier se félicite d’avoir signé, et ce pour le huitième trimestre consécutif, dans la foulée de son plan de ré-organisation lancé en 2016, une amélioration de ses performances opérationnelles.
Fabricant d’une large gamme de pièces destinées à l’industrie automobile, allant des voitures aux poids lourds, la société nordique souligne toutefois que « 2018 a été marquée par une augmentation de facteurs externes qui ont perturbé l’industrie automobile ».
Parmi les plus significatifs, le conflit commercial entre les deux plus grandes économies du monde, lequel a entrainé des augmentations significatives des droits de douanes, le ralentissement de la croissance chinoise, ou encore, une forte hausse des prix de certains produits et matières premières, découlant d’un changement de consommation et conduisant à des pénuries de matériel.
« En dépit de ces facteurs perturbateurs, les marchés finaux que nous desservons ont globalement bien résisté, avec une croissance modeste dans la plupart des zones géographiques », précise le groupe.
Et la direction d’ajouter avoir signé durant l’année écoulée des nouveaux contrats pour un montant record de 360 millions d’euros, garantissant au groupe « une croissance continue de son chiffre d’affaires dans les années à venir ».
Cotée à la bourse d'Oslo, où elle est valorisée à 3,8 milliards de couronnes (l'équivalent de 279 millions d'euros sur base des taux de change actuels), la société emploie plus de 11.000 personnes et dispose d’une trentaine d’usines de fabrication et de sept centres d'innovation répartis en Europe, en Amérique du Nord, en Amérique et en Asie.
Refinancement de sa dette
Dans son rapport annuel, Kongsberg rappelle avoir refinancé de manière pro-active peu avant l’été sa dette, au détour d’un nouvel emprunt obligataire d’une durée de sept ans.
Le succès de cette émission a été rendu possible par une augmentation de 10% du capital de l’entreprise, soutenue par son plus grand actionnaire, souligne le communiqué.
Ce dernier précise que ces deux opérations fournissent « une structure de capital solide à long terme pour Kongsberg Automotive ».
Concernant l’obligation précitée, elle connaît depuis quelques semaines un net regain d’intérêt auprès des investisseurs, illustrée par rebond de son cours de 92 à 97% du nominal. Partant, son rendement se voit ramené à 5,50%.
De type sécurisé de premier rang, à la coupure de 100.000 euros, l'émission se situe dans le haut de la catégorie spéculative chez Standard & Poor’s qui lui attribue un rating « BB- ».
Elle peut être remboursée anticipativement par l’émetteur, Kongsberg Actuation Systems BV, filiale de Kongsberg Automotive ASA, tel que renseigné dans la fiche obligataire.