Publié à l'origine sur la Bourse au quotidien.fr
Non, il n’y a pas « que » LVMH (PA:LVMH) et ses marques emblématiques Moët & Chandon ou Krug, connu pour ses cuvées de prestige. Le champagne en Bourse est aussi représenté par Vranken-Pommery et par Laurent-Perrier, deux sociétés cotées et pour le moins discrètes.
Peu d’articles dans la presse, de très rares analyses, généralement consécutives à des publications de résultats, une communication générale réduite à sa plus simple expression : Vranken-Pommery et Laurent-Perrier ne font pas de vague.
Fondée en 1812, Laurent Perrier (PA:LPER) se confond avec sa marque de champagne éponyme, même si le groupe en détient d’autres de moindre renommée. Il a une autre particularité : celle d’avoir toujours été dans le giron familial, les Nonacourt.
C’est Bernard (surnommé parfois « Le Grand Bernard » dans la profession) qui lui a donné une impulsion décisive. Décédé en 2010, à 90 ans, il a, avant de transmettre le flambeau à ses filles Alexandra et Stéphanie, qui l’avaient rejoint pour l’épauler respectivement en 1988 et 1995, fait de Laurent-Perrier le troisième vendeur de champagne au monde.
Une performance remarquable étant donné le caractère concurrentiel du secteur. Celui-ci l’est même de plus en plus, ce qui explique les performances assez moyennes du groupe au premier semestre.
Si ces chiffres doivent être relativisés au regard de la saisonnalité de l’activité (les ventes sont toujours beaucoup plus conséquentes en seconde partie d’exercice, compte-tenu des fêtes de fin d’année), Laurent-Perrier a ainsi vu ses ventes reculer de 0,6% en rythme annuel sur la période à 99,2 M€. Le résultat d’exploitation (Ebit) a en revanche crû de 6% comparativement aux six premiers mois de 2018 à 19,8 M€, soit une marge de près de 20%.
La marge nette devrait diminuer sur le second semestre
Celle-ci ne soutient pas la comparaison avec LVMH (PA:LVMH), dont la rentabilité opérationnelle dépasse les 30% dans le secteur, mais ressort tout de même à un niveau honorable.
Pour l’heure, le groupe paraît avoir bien résisté au ralentissement économique et aux soubresauts liés au Brexit, mais un tassement de la marge nette sous les 10% est certainement à attendre pour la seconde partie de l’exercice.
Reste à savoir si ce newsflow n’est pas déjà intégré dans les cours, alors que le titre, en recul de près de 11% depuis le 1er janvier, évolue tout près de ses plus bas annuels. Il n’en demeure pas moins assez cher, avec un PER de 18 ou encore une VE/Ebitda de 16.
Voilà pourquoi il n’y a selon moi pas lieu de se précipiter sur ce dossier. Attendons déjà la fin de l’année et voyons si les diverses perturbations issues des mouvements sociaux auront ou non une incidence sur les ventes de Noël, de foie gras, de fruits de mer et bien sûr de champagne…