Publié à l'origine sur la Bourse au quotidien.fr
Cela fait maintenant plus de trois semaines que le CAC40 latéralise (cf. la boîte orange sur le graphique ci-après) sous la résistance graphique de la zone des 4 500/4 600 points.
Toutefois, attention ! Il s’agit en effet d’un faux calme et on aurait tort de croire, vu la forte volatilité ambiante – bien qu’en décroissance continue à en croire les données de l’ATR (Average True Range) –, qu’il ne se passe rien.
Vous vous souvenez peut-être que, dans le cadre de mon point hebdomadaire du 20 mars dernier, cet outil nous avais permis de cibler la fin de la vague baissière sur les indices. A l’époque, « nous attendions un signal de contraction (reversement) de l’indice de volatilité ATR (“Average True Range”) afin de détecter une fin probable de la vague baissière sur les indices européens. Idem pour leurs homologues américains, qui eux aussi ont donné un signal », écrivais-je.
La pastille orange sur le graphique correspond au reversement de la volatilité attendu et il se trouve que, depuis ce point bas, l’indice phare a repris près de 25% en moins de 10 jours, avant de se « cogner » à la résistance des 4 500/4 6 00 points… puis de dériver sans tendance.
Le faux calme évoqué en préambule présente un danger dont les initiés connaissent bien le nom : c’est le « squeeze », qui est en fait une contraction de volatilité pendant laquelle le marché semble hésiter, mais est en fait en train d’accumuler de l’énergie.
Les instruments traditionnels ne servent à rien !
Si ce squeeze devait se confirmer, il faudra faire attention au prochain départ en tendance, attendu qu’une sortie de squeeze est également une cassure de volatilité. La volatilité reprend donc de plus belle et les prix accélèrent en sortie.
Par ailleurs, dans une telle situation, il n’est plus possible de se fier aux instruments traditionnels. Et pour cause : ces derniers ne peuvent donner aucune indication fiable quand les prix ne bougent pas. Par exemple, les divergences sont extrêmement trompeuses quand elles s’affichent alors qu’un actif entre en squeeze.
Ce spécialiste des coups tordus a souvent une conséquence fâcheuse, à savoir un faux départ des prix dans un sens, prix qui repartent ensuite rapidement dans l’autre sens. En tout état de cause, il sera important ici de temporiser tant que l’on ne disposera pas de signal d’accélération (de fin de squeeze).
En attendant ce signal très particulier, disons que notre meilleur allié reste l’ATR (qui devra repartir à la hausse pour montrer le début d’accélération), tout en sachant qu’un contrepied est possible, voire fréquent.
Ensuite, pour simplifier, on peut aussi utiliser l’analyse graphique avec par exemple les reports d’amplitude. Ici, un report est donné par les boîtes oranges, lesquelles révèlent – en tout cas la boîte supérieure, à ce stade des événements – les limites actuelles dans lequel le CAC40 navigue à vue.
Enfin, un squeeze peut durer longtemps… et plus il dure longtemps, plus sa sortie est propice à une forte accélération dont, néanmoins, on ne peut déterminer le sens à l’avance.
La temporisation des grandes banques d’investissement en attendant d’y voir plus clair en ce qui concerne les publications du premier trimestre pourrait aussi expliquer cette pseudo-apathie, mais je vous le dit, pour ma part, je vais attendre sagement qu’un signal apparaisse avant de m’aventurer sur ce terrain que je trouve tout de même assez miné.