Des les gestionnaires de fonds du Connecticut détenteurs de contrats sur le pétrole d’une valeur de plusieurs millions de dollars, aux puissants ministres de l’énergie du Moyen-Orient chargés de la production de milliards de barils de brut de leur pays, la question la plus importante cet été pourrait être: "Quels dommages Donald Trump pourrait-il causer à mes plans?"
Après avoir simplement tweeté son espoir de voir les prix du pétrole baisser, le président américain est devenu le plus grand perturbateur du rallye du pétrole cette année. Auparavant acclamé pour ses sanctions contre l'Iran et le Venezuela qui ont contribué à ajouter des primes lourdes au brut, Trump est maintenant la seule personne redoutée par les investisseurs de pétrole.
Trump: Le cadeau qui ne cesse jamais de donner aux baissiers sur le pétrole
En décidant jeudi d'imposer un tarif de 5% sur tous les produits importés du Mexique à partir du 10 juin et de l'augmenter progressivement jusqu'à 25% jusqu'à ce que le flux d'immigrants sans papiers à la frontière cesse, le commandant en chef des États-Unis a renforcé sa position de cadeau qui ne cesse de donner aux baissiers du pétrole.
Il y a une bonne raison pour que beaucoup aient ce sentiment, indépendamment des tendances nationalistes de Trump. Les rendements obligataires US ont touché de nouveaux plus bas et des courbes se sont inversées vendredi, signalant une récession, après le dernier assaut du président sur le Mexique, qui selon les analystes a pour effet de "torpiller" l'accord commercial américano-mexicain-canadien pour lequel il a tant lutté l’année dernière, en remplacement de l’accord de zone de libre-échange nord-américain.
Une récession mondiale ne peut jamais être bonne pour le pétrole, la matière première qui littéralement fait marcher le monde. Pour aggraver les choses, l'indice PMI de la Chine, une jauge industrielle extrêmement importante, a chuté plus que prévu vendredi. La Chine, de son côté, est prête à restreindre les exportations de minéraux précieux de terres rares, utilisées dans tous les domaines, des téléphones portables aux équipements militaires, afin que les États-Unis «ressentent» une partie des souffrances.
Outre les différends commerciaux avec la Chine et le Mexique, l'administration Trump a également retiré l'Inde - une autre économie géante comptant plus d'un milliard de consommateurs - du système généralisé de préférences des États-Unis, qui offre un accès favorable aux produits de pays en voie de développement. Cette décision est un «accord conclu» que Washington déclare ne pas réexaminer, même si elle souhaite faire plus avec le gouvernement de Narendra Modi, qui a été réélu ce mois-ci comme Premier ministre indien dans une victoire écrasante.
Frapper le pétrole durant l'un de ses pré-étés les plus faibles
Mais revenons au pétrole. Trump frappe un marché qui a étonnamment connu une des périodes de demande les plus faibles avant l’été. C’est une période de l’année qui est généralement très bonne pour la consommation de l’essence et les prix du pétrole en général. Pour la troisième semaine consécutive, le gouvernement américain a publié des données à la baisse sur le pétrole jeudi. Bien qu'il y ait eu une baisse de pétrole brut de près de 300 000 barils cette fois-ci, contre une hausse inattendue de 5,0 millions de barils au cours des deux semaines précédentes, cette baisse n’était que le tiers du niveau attendu.
Les marges de raffinage de l’essence, qui ont baissé d’environ 30% par rapport à leur niveau de l’année précédente, ont été identifiées comme une des raisons de l’attirance peu attrayante du brut parmi les raffineurs à la veille de cet été. Cependant, à une plus grande échelle, les antagonismes de Trump avec des pays qui étaient autrefois les meilleurs alliés des États-Unis pour le commerce, tuent lentement et sûrement le rallye du pétrole, affirment les observateurs. "Les tarifs de Trump sur le Mexique montrent qu’aucun pays n’est à l'abri", a déclaré Bloomberg dans une note jeudi sur l'or, qui aurait très bien pu être écrite pour le pétrole. Bien sûr, le WTI et le Brent sont encore en hausse d'environ 20% ou plus sur l'année. Mais on ne sait pas où le marché pourrait se trouver d’ici la fin juin si le sentiment baissier persiste.
La conclusion est la suivante: Trump aime le pétrole bon marché et ce n’est pas un secret. Chez Investing.com, nous pensons que rien ne compte plus pour le président que de maintenir les prix du pétrole brut - et, par extension, les prix des carburants aux pompes américaines - aussi bas que possible jusqu'à sa candidature à la réélection en novembre 2020. Il reste encore un long chemin à parcourir, mais il va essayer, c'est notre conviction.
Utiliser le bureau de la Maison Blanche pour obtenir du pétrole bon marché
Le problème pour les producteurs de pétrole et les spéculateurs du marché est que Trump utilise la couverture de l'intérêt national dans le cadre de multiples conflits commerciaux pour obtenir ce pétrole bon marché.
John Kilduff, partenaire fondateur du hedge fund new-yorkais pour l'énergie, Again Capital, commente et négocie sur ce marché depuis plus de deux décennies, a résumé ceci de manière succincte:
"Trump utilise essentiellement le bureau du président des États-Unis pour lancer diverses actions unilatérales pour obtenir ce qu'il veut."
Vous pouvez dire que c'est moralement mauvais. Mais selon la loi, il agit dans l’intérêt légitime d'obtenir à l’Amérique le «meilleur accord», quoi que cela veuille dire.Plus intéressant encore, il n’a pas envoyé un seul tweet sur le pétrole depuis des semaines, alors vous ne pouvez même pas l’accuser de réprimer intentionnellement le marché. Lui et ses partisans réagiront probablement avec mépris si de telles accusations sont portées, affirmant que ses plus grands efforts sont dépréciés. Ou bien il pourrait simplement hausser les épaules et dire que tout cela est une coïncidence, mais une "bonne" quand même, puisqu'il a été enregistré disant que les prix élevés du pétrole ne sont pas bons pour le monde.
Les investisseur du pétrole n'ont pas d'autre choix que de serrer les dents et voir jusqu'où il ira."
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