Quatre fois par an, l’agence belge de la dette à l’habitude de procéder à l’émission de bons d’Etat. La prochaine émission, prévue pour le 4 septembre, vient d’être annulée. Une première.
Jeudi après-midi, le ministère des Finances a en effet informé que la campagne de septembre était annulée. Pour cause, l’estimation du taux qui aurait pu être offert pour un bon à 10 ans ne s'élevait qu'à… 0,05%, ce qui a été considéré par le cabinet de Johan Van Overtveld comme trop peu attractif pour l'investisseur particulier.
‘Étant donné le contexte actuel de taux et le peu de demande pour le bon d’État qui en résulte, il a été décidé de ne pas émettre de bons d’État pour l’émission qui devait avoir lieu le 4 septembre 2016’.
On retiendra également du communiqué que si les choses ne changent pas, il y a fort à parier que la campagne de décembre soit elle aussi annulée.
‘Les émissions des bons d’État reprendront dès que le trésor et ses établissements placeurs estimeront que la demande pour le produit sera à nouveau suffisamment forte’, précise le communiqué. Le trésor ajoute que les investisseurs particuliers peuvent toujours investir, s’ils le souhaitent, dans la dette belge via les OLO et les bons d’État en circulation sur le secondaire.
Erosion du taux et de la demande
Si cette décision est tout à fait inédite, elle ne devrait pas vraiment attrister les investisseurs, tant ceux-ci boudaient depuis plusieurs années déjà ces Bons d’Etat.
On est bien loin en effet de l’engouement rencontré par la campagne de décembre 2011, lorsque les bons d'État « Leterme » avaient proposé du 4,20% à huit ans. Une campagne, fortement médiatisée, qui avait permis de lever près de six milliards d’euros.
Depuis lors, à mesure que les taux d’intérêt ont chuté sur les marchés, ces placements sont devenus de moins en moins intéressants pour l’épargnant, compte tenu des échéances de plus en plus longues et des rendements de plus en plus faibles.
Depuis l’émission de juin 2015, seuls des bons à 10 ans avec des taux inférieurs à 1% ont été offerts au public, qui n’a d’ailleurs pas montré de grand appétit pour ces produits puisque aucune de ces émissions trimestrielles n’a levé plus de 10 millions d’euros depuis 2014.
Pour financer l'activité de l'Etat, le trésor devra donc se limiter pour le moment à émettre des obligations linéraires (OLO).