Bulletin semestriel mitigé pour Uber (NYSE:UBER), l’entreprise technologique américaine à l’origine d’applications mobiles de services de VTC (véhicule de tourisme avec chauffeur), de services de livraison de repas (Uber Eats) ou de logistique (Uber Freights), qui peine à devenir rentable.
Basée à San Francisco aux États-Unis, la compagnie californienne a fait état d’une perte de 5,24 milliards de dollars au titre du deuxième trimestre, dont un montant de 3,9 milliards lié à l’introduction en Bourse au mois de mai. Par action, cela revient à -4,72 dollars contre -2,03 dollars attendus par le consensus FactSect. Sans l’impact de l’introduction en bourse, la perte est de 1,3 milliard de dollars, 30% de plus par rapport au trimestre précédent, selon CNBC.
La croissance de 14% du chiffre d’affaires à 3,17 milliards dollars a déçu aussi la communauté des analystes, puisque ceux-ci attendaient 3,3 milliards. Dans le même temps, les coûts (frais de marketing, de recherche et développement…) ont plus que doublé pour atteindre 8,65 milliards.
Notre stratégie continue de produire de bons résultats, a toutefois indiqué Dara Khosrowshahi, le PDG, cité dans un communiqué. Le nombre de courses est en hausse de 35% (en glissement annuel), les réservations brutes (l’argent perçu par Uber (NYSE:UBER) avant de payer les chauffeurs, les coursiers…) à devises constantes progressent de 37%, a précisé Khosrowshahi. Et en juillet, la plate-forme Uber a atteint pour la première fois plus de 100 millions de consommateurs actifs par mois, a-t-il ajouté.
Mais « ce qu’Uber (NYSE:UBER) n’a pas encore prouvé, c’est que le coût de la course puisse couvrir les dépenses d’exploitation », a estimé Beth Kindig, analyste du secteur technologique, à MarketWatch lors d’un entretien téléphonique.
Peu convaincus, les analystes de Susquehanna, cités par Zonebourse, ont qualifié les résultats de « brouillons », mettant en avant la complexité du modèle économique d’Uber (NYSE:UBER), le manque de visibilité sur les performances futures et l’environnement concurrentiel instable dans lequel évolue la société de VTC.
En bourse aussi Uber (NYSE:UBER) peine à séduire. A 40 dollars, l’action Uber se situe nettement en dessous de son prix d’introduction en bourse de 45 dollars, portant la capitalisation boursière de l’entreprise à 68 milliards de dollars.
Quant aux obligations du groupe, elles affichent des rendements élevés, signe de la grande prudence des investisseurs à l’égard de l’entreprise. Uber (NYSE:UBER) a notamment émis une obligation à échéance 1er novembre 2023 et d’un coupon de 7,5%. Si elle cote nettement au-dessus du pair, à 105,33% du nominal, son rendement de 6,05% reste élevé.