BUT a collecté en juin dernier 180 millions d’euros sur le marché obligataire. L’essentiel du cash récolté est destiné à financer le dividende des trois grands actionnaires de l'enseigne française de magasins spécialisés dans l'équipement de la maison.
L’obligation affiche une maturité égale au 15 septembre 2019 et un coupon de 7,375%. Les derniers prix sur le marché secondaire tournent autour de 100,27% du nominal, ce qui porte le rendement à 7,308%. Il monte même à 8,934%, si l’on tient compte de l’hypothèse d’un rachat par l’émetteur le 15 juillet 2016, comme le stipule les conditions à l’émission, à 103,688% du nominal.
Cette obligation est particulièrement rémunératrice. La prime de rendement par rapport à des obligations de maturité comparable et jugées sans risque comme le Bund allemand à 5 ans dépasse les 7% !
Les investisseurs tiennent certainement compte du rating « B » (high yield) attribué par Standard & Poor’s, mais pas seulement. L’essentiel des fonds levés est en effet destiné à financer le versement d’un dividende aux trois actionnaires de l’entreprise : les fonds d’investissement Goldman Sachs, Colony Capital et OpCapita (ex-merchant Equity Partners). Ceux-ci détiennent l'enseigne française depuis fin 2007, à travers le consortium Decomeubles Partners.
Ces fonds ont tiré profit d’un contexte favorable aux émissions de dette high yield, alimenté par l’appétit d’investisseurs prêts à supporter un risque plus important, en contrepartie d’un rendement supérieur.
Le consortium s’est appuyé également sur une amélioration des marqueurs financiers de la chaîne française. BUT montre en effet des signes de redressement après la rafale de mesures mises en place l’an dernier, souligne l’Agefi.
Le chiffre d’affaires et l’Ebitda ont par exemple progressé de respectivement 6,4% (à un milliard d’euros) et 29% sur les 9 mois arrêtés au 31 mars 2014.