Publié à l'origine sur la Bourse au quotidien.fr
Ca y est ! Les oracles de la BCE ont parlé hier et ont notamment entériné la relance du « quantitative easing », à hauteur de 20 Mds€ mensuels pour commencer, en sus d’un abaissement du taux de facilité de dépôt à -0,5 %.
La banque centrale a fait le job et le CAC40 n’aura finalement pas versé dans l’euphorie, clôturant, après quelques tressaillements, en hausse d’un peu plus de 0,4%.
Toujours sur le plan macroéconomique, moins réjouissant, l’institut IFO a annoncé hier une révision à la baisse de 100 points de base de sa prévision de croissance en Allemagne pour 2019, avec une hausse du PIB attendue désormais à 0,5 %, tout en anticipant que l’économie de nos voisins d’outre-Rhin se contracterait probablement de 0,1 % au troisième trimestre, ce qui consacrerait l’entrée du pays en récession. Il en fallait cependant plus pour ébranler un DAX qui poursuit sa progression bille en tête depuis la mi-août.
Du côté du marché parisien, le CAC40 a ouvert à l’équilibre, pile dans une zone de résistance (le rectangle horizontal « R » ci-après) qui bloque son ascension depuis le printemps 2018.
Réunion de la FED + Journée des 4 sorcières : prudence !
Pour autant, sur le plan graphique, la dynamique de court terme est et reste haussière. C’est celle qui est cadrée par le denier canal vert.
Au niveau technique maintenant, en utilisant un indicateur comme le « Stochastique Momentum index » (« SMI »), on observe que l’indice phare est évidemment suracheté, mais il n’y a toujours pas de signal…
Pour la suite, il faudra quoi qu’il en soit faire très attention à plusieurs choses. Au niveau du comportement des prix, si le CAC40 continue à latéraliser dans la zone de résistance susmentionnée, ce sera un signe de vigueur. La preuve qu’il « respire » en préparant une relance haussière et donc un débordement de la résistance.
Au niveau « fondamental », on attend la réunion de la FED la semaine prochaine et c’est de toute évidence ce grand rendez-vous macroéconomique qui devrait avoir le plus d’impact.
Pour autant, comme de coutume, nous nous garderons d’anticiper. D’autant que le roulement trimestriel (la fameuse « Journée des 4 sorcières ») interviendra dans la foulée, le vendredi 20, ce qui ouvre la porte à de nombreux arbitrages.
L’emprise absolue des algos
En parlant d’arbitrage, et donc d’arbitre, l’emprise des algorithmes sur le marché est aujourd’hui totale. J’en veux pour preuve les constatations trigonométriques que je partage régulièrement avec vous depuis un certain temps.
Chose pour le moins sidérante… et absolument irréfutable : les pentes des canaux dans lesquels le CAC40 évolue à court terme sont TOUTES identiques, et ce depuis fin 2018.
Les canaux de consolidation (en gris) témoignent de pentes de -60 degrés, tandis que celles de leurs pendants haussiers (en vert) sont de… +60 degrés. Imparable.
Certes, si l’on fait varier le niveau de compression de l’abscisse ou de l’ordonnée sur un graphique, l’angle va varier. Par exemple, si on étire l’abscisse l’angle sera peut-être de 40 degrés. Mais il sera alors de +40 degrés dans les séquences haussières et de – 40 degrés dans les canaux de consolidation. On peut chipoter à un ou deux degrés près, mais c’est un fait : les algos contrôlent parfaitement les prix.
Conclusion ? Tant que le CAC40 reste dans son dernier canal haussier et que l’arbitre n’a pas sifflé la fin de la partie, on reste positif à court terme.
Bon week-end,
Gilles