Fin janvier, la Grèce a levé pour 4 milliards d’euros de nouvelles obligations qui viendront à maturité en juin 2034. Il s’agissait du premier emprunt d’Athènes depuis son retour en catégorie « Investment grade » chez Standard & Poor’s. Voici les derniers prix sur le marché secondaire.
La nouvelle obligation Hellenic Republic Governement Bond peut être achetée aux alentours de 99,35% du nominal. Autrement dit, l’investisseur peut compter sur un rendement de l’ordre de 3,45%, pour une échéance fixée au 15 juin 2034 et un coupon de 3,375%.
Une demande près de 9 fois supérieure à l’offre
On l’a dit, la coupure est de 1.000 euros pour une taille à l’émission de 4 milliards. Athènes aurait toutefois pu lever bien plus, les investisseurs se ruant sur le carnet d’ordres pour faire grimper la demande au-delà des 35 milliards d’euros. Constat encourageant, la demande était ventilée sur environ 290 comptes participants à l’opération, un gage, selon l’agence de la dette grecque d’une demande « de qualité ».
La demande était constituée pour l’essentiel de gestionnaires de fonds et d’actifs (60%) et d’institutions bancaires (30%). Le solde est notamment à mettre au crédit de fonds spéculatifs (5%) et divers investisseurs (5%).
Un afflux d’ordres d’investisseurs internationaux
Sur le plan géographique, la Grèce a fait recette en dehors de ses frontières en attirant pour l’essentiel des investisseurs internationaux, la demande intérieure représentant 13% du carnet d’ordres. Le solde venait notamment du Royaume-Uni/Irlande (39%), de la France (9%) ou encore du trio Allemagne/Autriche/Suisse (9%), pour ne citer que les plus importants. C’est une bonne nouvelle pour la Grèce qui attire donc des capitaux venus de l’extérieur. Le retour récent en catégorie « Investment grade » (soit les émetteurs notés « BBB- » et au-delà chez Standard & Poor’s et Fitch et à partir de « Baa3 » chez Moody’s) d’Athènes n’y est sans doute pas étranger.
La Grèce, un émetteur à nouveau jugé solide
Fin octobre, Standard & Poor’s Global Ratings (S&P) a réintégré les obligations de la Grèce en catégorie « Investment grade », en leur attribuant alors la note « BBB- » (perspective stable). S&P emboîtait le pas à Fitch Ratings qui avait pris une décision similaire peu de temps avant avec un note désormais aussi à « BBB- » (perspective stable). Seule Moody’s range encore la Grèce dans la catégorie des émetteurs spéculatifs, mais dans l’antichambre de la catégorie « Investment grade », avec une cote de « Ba1 » (perspective stable).
Malgré tout, la décision de S&P et Fitch a permis à la Grèce de retrouver une catégorie qu’elle a quittée en 2010, pour rejoindre alors le club des émetteurs spéculatifs, en pleine crise de la dette et d’inquiétudes pour les comptes du pays. Ce faisant, ces obligations sont aussi éligibles au programme d’achats d’urgence face à la pandémie (pandemic emergency purchase programme, PEPP) de la BCE mis en place en mars 2020, gage de soutien pour les titres de la Grèce sur le marché secondaire.