blâme sur le passé. Acceptons notre propre responsabilité pour l’avenir» John F. Kennedy
La chaude lutte qui opposait le Président sortant Barak Obama à son rival Mitt Romney est maintenant terminée. Nos voisins du sud ont voté pour quatre années de plus Obama! Nous pouvons enfin tourner la page sur cette période d'incertitude et passer à la prochaine… le précipice budgétaire. Tel qu'il était mentionné dans la chronique de la semaine dernière, un président démocrate à la maison blanche est synonyme de prise de risque. Par contre, cette euphorie sur les marchés boursiers mondiaux et l’ascension du dollar canadien furent abruptement freinées, les investisseurs se retournant vers le gouffre. En effet, avec le Congrès qui est toujours divisé (231 sièges républicains contre 191 démocrates), Obama risque de rencontrer une fois de plus quelques embuches sur son chemin lorsqu’il voudra faire passer ses projets de loi. Souvenons-nous que c’est ce congrès divisé qui a paralysé la politique américaine pendant les deux dernières années et qui fait en sorte que le déroulement des prochains mois sur les marchés est si difficile à prévoir. Le graphique ci-dessous compare la réaction de la paire USDCAD (ligne blanche) au SP 500 (ligne jaune) suite aux élections américaines. Comme vous pouvez le constater, notre huard a commencé à prendre des forces peu après les élections, et ce, jusqu’à l’ouverture des marchés nord-américains.
Les investisseurs mondiaux ont les yeux rivés vers le dénouement de cette situation potentiellement catastrophique, car le précipice fiscal est un mélange de hausses de taxes pour tous les Américains ainsi que des réductions massives dans les dépenses de l’état, ressemblant aux mesures d’austérité mises en place dans les pays les plus endettés de la zone euro. Les États-Unis atteindront le précipice le 31 décembre 2012 à minuit (date où les mesures entreront en effet) si les démocrates et les républicains ne réussissent pas à s’entendre sur le moyen de réduire leur déficit. Selon le bureau du budget du congrès, ces coupures et hausses de taxes totaliseraient un remboursement du déficit, pour 2013, de quelques 600 milliards. Ce même bureau estime qu’une chute de la falaise fiscale occasionnerait une contraction du PIB américain de l’ordre de 0,5 % et renverrait nos voisins du sud en récession. De ce côté-ci de la frontière, le ministre des Finances, James Flaherty et le gouverneur de la Banque du Canada avancent que le Canada pourrait suivre les États-Unis en récession si rien n’est fait pour éviter la falaise. Jusqu'à maintenant, l’impact de toute cette incertitude a occasionné une perte aux marchés boursiers américains de 3,39 % et une dévaluation de 1,45 % sur le dollar CAD par rapport au USD depuis mardi. Malgré que nous ne croyions pas que les États-Unis tomberont en bas du précipice, le fait de se rapprocher du gouffre causera certainement de l'émoi sur les marchés et ce contexte d'incertitude favorisera le dollar américain. Gardy Pharel